Quel bilan tirer du 60° Salon de l’Agriculture ? 

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Quel bilan tirer du 60° Salon de l’Agriculture ? 

Le 24 février, le 60° Salon International de l’Agriculture s’ouvrait dans un contexte particulièrement tendu. Depuis plus d’un mois, des milliers d’agriculteurs multipliaient les manifestations, les blocages de routes et les actions coup de poing pour exprimer leur sentiment d’abandon et d’injustice. 

Si les revendications étaient diverses, les manifestants se rejoignaient notamment sur la nécessité d’une meilleure rémunération, sur le maintien de la détaxation du gazole non-routier (GNR) ou encore sur une protection face aux accords de libre-échange. 

Théâtre du débat public 

Lors de l’inauguration du Salon, en présence d’Emmanuel Macron et de Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, plusieurs centaines d’agriculteurs, soutenus par les syndicats agricoles (Coordination rurale, FNSEA, Jeunes agriculteurs) ont tenté d’interpeller le chef de l’État.

Le reste de la semaine s’est déroulé plus calmement. Comme chaque année, les principales figures du paysage politique français ont déambulé dans les allées. Le 28 février, Fabien Roussel est arrivé accompagné de Léon Deffontaines, tête de liste du Parti communiste français pour les élections européennes et d’André Chassaigne, député PCF.

Dans un échange avec les syndicats paysans, Léon Deffontaines a pu rappeler les revendications du PCF en matière de politique agricole : “Fixer des prix rémunérateurs, garantir une souveraineté agricole et alimentaire, sortir des accords de libre-échange et stopper la concurrence déloyale”. 

L’impossible sortie par le haut libéral 

Fin janvier, Gabriel Attal avait assuré qu’avant le début du Salon de l’Agriculture, des décrets pour des simplifications de la loi agricole seraient pris. En effet, le gouvernement a abandonné la hausse de la taxe sur le GNR, a promis la mise en place de prix plancher, la simplification de la réglementation sur les haies et la mise en place d’aides d’urgence. Des mesures qui, contrairement aux annonces du chef de l’État, sont loin d’apporter de vraies solutions. Le gouvernement répond à court terme sur des questions comme celles des normes ou des taxes, mais se révèle, sans surprise, incapable d’agir sur les problèmes structurels de l’agriculture française. Si la création de prix plancher est une première victoire, cette mesure semble difficilement applicable dans l’état du marché européen. 

Pour apporter aux agriculteurs des solutions concrètes et soutenables sur le long terme, la France doit remettre en cause des logiques économiques profondément ancrées, y compris à l’échelle européenne. La résolution des problèmes structurels agricoles demande de contraindre le patronat et d’étendre cette remise en cause dans les autres secteurs de l’économie. 


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