Il y a quelques jours, le Hamas a lancé une offensive aveugle en Israël, frappant tant les soldats que les civils. Cette initiative lugubre endeuille le peuple israélien. Comment ne pas s’indigner quand on vient retirer la vie à des centaines de jeunes innocents en train de faire la fête ? Combien de progressistes y avait-il dans cette soirée ? Combien de jeunes Israéliens rejetant la politique de Netanyahou ont été froidement assassinés ? Cette opération, en plus d’ôter la vie d’innocents, risque de jeter un peu plus la population d’Israël dans les bras de l’extrême droite colonisatrice.
De son côté, le gouvernement d’Israël réplique avec la même barbarie : bombardement sur Gaza, siège de l’enclave palestinienne, privation d’eau pour la population. L’armée de Netanyahou commet des crimes de guerre. L’indignation sélective des médias occidentaux à ce sujet est, au passage, insupportable. Maintenant, il faut la paix.
La paix, ce n’est pas le retour à la situation de la semaine dernière. Depuis plusieurs dizaines d’années, Israël humilie, occupe, colonise le peuple palestinien. Cette situation s’est considérablement renforcée sous les gouvernements d’extrême droite de Netanyahou. Dire cela, ce n’est pas excuser le Hamas. Les kidnappings et meurtres sont la pire des réponses, ce n’est pas de la résistance.
Oui, il faut la paix, une paix juste et durable, donc une paix à deux États. La première étape de cette paix sera la reconnaissance d’un État palestinien sur les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale. Il faudra dans le même temps le retour des exilés et la libération des prisonniers politiques palestiniens.
Loin de porter cette voix de paix, la diplomatie française attise la guerre. En soutenant bêtement Netanyahou, elle lui donne un accord tacite pour bombarder Gaza et commettre l’irréparable. Que la France reconnaisse l’État de Palestine au lieu de, comme d’habitude, s’aligner sur les États-Unis.
Ici, nous pouvons faire bouger les lignes. Les communistes doivent mettre toute leur énergie dans une direction : l’organisation d’événements de masse sur une ligne claire, la paix. Pas de soutien total et inconditionnel au gouvernement israélien, pas non plus de fantasme sur une soi-disant lutte armée du Hamas, qui, en l’état, correspond simplement à des crimes contre des innocents et à la haine du peuple israélien.
La solution est entre les mains de deux entités : le peuple palestinien et le peuple israélien. Les deux ont intérêts à la paix. Les crimes du Hamas comme ceux de l’armée israélienne risquent pourtant de renforcer le camp des va-t-en-guerres. Alors vite, un cessez-le-feu ! Quand bien même la perspective d’une solution à deux États paraîtrait peu probable rapidement, les progressistes ont tout intérêt à s’y engouffrer de toute leur force. Que la paix résonne.