Quand accéder aux soins devient un calvaire

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Quand accéder aux soins devient un calvaire

La santé des individus fait partie des éléments les plus fondamentaux d’une société saine, stable et fonctionnelle. Au-delà de l’absence de maladies ou de mauvaises conditions physiques, la santé se définit par un bien-être complet, non seulement physique et corporel, mais aussi d’un bien-être mental et social.

Des déserts médicaux en hausse 

La région parisienne comprend le plus grand foyer de zones d’intervention prioritaires (ZIP). Ce qui fait de Paris le plus grand désert médical de France après les territoires d’Outre-mer. 

Et les chiffres sont en hausse : En 2015, la population francilienne en ZIP s’élevait à 7 %, puis, 35 % en 2018 et maintenant 62,4 %. L’essentiel des médecins généralistes se concentre dans les banlieues plus aisées.

Dans ces quartiers, la responsabilité de la santé est reléguée à l’associatif, le plus souvent des associations locales à l’initiative des habitants. Ce sont en somme des solutions à la fois précaires et temporaires. Les internes ne restent pas dans ces quartiers après leurs stages, il n’y donc aucune volonté de fidéliser une patientèle et de créer une santé durable, on cherche simplement à limiter la casse à bas coûts.

Un facteur parmi d’autres 

Pourtant, dans tous les quartiers populaires de France, il y a besoin de services de santé. Par exemple, dans les ZIP des Pays de la Loire, la prévalence de maladies chroniques comme le diabète ou les maladies neurodégénératives est jusqu’à deux fois plus élevées que dans les quartiers plus aisés. En cause ? L’intégralité de l’environnement des habitants. 

Bien souvent, les logements HLM sont insalubres, les emplois de leurs habitants sont à risques et/ou très fatigants, et le travail ne prodigue même pas assez pour un accès à une alimentation équilibrée. Évidemment, le manque de moyens qui éloigne d’une alimentation saine et équilibrée éloigne aussi de la santé. 

Des professionnels de santé témoignent d’ailleurs de certains patients réguliers qui disparaissent du jour au lendemain de leur patientèle, car leur CSS (Complémentaire Santé Solidaire ; anciennement CMU) n’a pas été renouvelée.

Une médecine qui se mérite 

L’administration représente une véritable difficulté par son aspect laborieux, soit parce qu’elle est informatisée, soit parce que les horaires d’ouvertures de la CAF et du CCAS ne sont pas cohérentes avec les horaires des travailleurs et des travailleuses. 

D’ailleurs, ces démarches s’accompagnent généralement d’une panoplie de documents à remplir pour démontrer ses difficultés financières. 

Notons que l’administration est aussi une charge mentale dont les mères de familles, souvent seules, sont particulièrement touchées. En effet, on impute aux gens des quartiers populaires la responsabilité entière de leur santé et de celles de leurs enfants, mais rappelons que l’éducation nationale y est aussi complètement décrépie et que, par exemple, les habitants se trouvent privés de l’éducation sexuelle la plus basique et que les maternités saturées ne fournissent pas une éducation pédiatrique suffisante.


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