Forte de ses plus de 200 000 licencié-es, la Fédération sportive et gymnique du Travail (FSGT) est l’organisation historique du mouvement ouvrier de promotion du droit au sport pour toutes et tous en France. À l’approche de l’élection présidentielle, elle apporte sa contribution au débat.
Le sport comme levier d’émancipation humaine
La FSGT porte historiquement une conception du sport comme outil d’émancipation humaine, notamment en construisant
« la capacité de chacun et chacune à s’approprier son corps et son environnement pour mieux comprendre la société et la place qu’il et elle y occupe ».
En ce sens, la FSGT se préoccupe, dans le préambule de sa contribution, du climat politique délétère qui caractérise la campagne électorale. Promouvant un « environnement fraternel et solidaire sans discriminations » et rappelant son origine antifasciste, la FSGT se dit « particulièrement inquiète du climat politique qui ne cesse d’opposer et de diviser la population ». Elle compte y opposer les « valeurs du sport populaire » et insiste notamment sur le respect de la laïcité qui « crée les conditions du droit réel aux activités physiques et sportives associatives pour toutes et tous ».
Héritière du mouvement social, la FSGT affirme que « le premier facteur d’accès au sport est celui du temps libéré du travail ou d’une situation de vie précarisée ». Elle porte donc des revendications en conséquence : diminution du temps de travail sans perte de revenu et retraite à taux plein à 60 ans.
Indispensable service public
La première des revendications concerne la construction d’un véritable service public, en lien avec les associations. La fédération omnisports demande un fonds d’aide aux associations sportives à hauteur de 40 M€ par an jusqu’en 2025 pour les aider à passer la crise, qui a vu les effectifs chuter lourdement. La FSGT souligne le rôle actif des fédérations sportives françaises dans la construction d’un sport pour toutes et tous, à l’opposé du modèle anglo-saxon qui concentre les moyens dans les catégories d’élite.
Pour défendre ce modèle, elle revendique un service public doté de moyens conséquents, qu’elle estime à 1 % du budget de l’État, notamment pour renforcer les services régionaux et départementaux de la Jeunesse et des Sports (DRAJES et SDJES).
L’école est évidemment le lieu où beaucoup de jeunes découvrent la pratique sportive. La FSGT propose d’augmenter les heures d’EPS à 4 h par semaine, du 1er degré à l’Université et de créer une association sportive scolaire dans chaque école.
Construire une politique d’inclusion
Le sport est aujourd’hui le premier vecteur d’engagement associatif des jeunes, mais la vie associative ne peut pas reposer uniquement sur des bénévoles. La FSGT revendique une politique d’emploi non précaire pour les jeunes encadrant-es sportif-ves. Pour les former efficacement, elle réclame également le recrutement de 100 enseignant-es dans la filière STAPS. Ces jeunes travailleurs et travailleuses bien formé-es et bien rémunéré-es devront être le fondement du maillage sportif de demain.
Trop de populations sont encore exclues du droit à une pratique sportive. La FSGT demande à faire entrer le sport dans les EHPAD, d’en faire un outil d’accueil des personnes migrantes, de créer des maisons sports santé sur tout le territoire, accessibles à toutes et tous en lien avec l’ensemble du secteur associatif. Elle exige le remboursement par la sécurité sociale de la prescription du sport sur ordonnance.
Pour que chacune et chacun puisse s’épanouir dans les associations sportives, la FSGT veut des moyens pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles dans le sport. Mais aussi dans la lutte contre toutes les discriminations, notamment en promouvant la parité dans les prises de responsabilité au sein des fédérations.
Libérer du temps hors travail
Pour construire le droit au sport pour toutes et tous, la FSGT l’assure, le principal obstacle reste le temps consacré aux loisirs. Pour créer une pratique effective à tout âge, il faut dégager du temps. Cela veut dire réduire le temps de travail hebdomadaire sans perte de revenu, rétablir la retraite à 60 ans à taux plein, lutter contre la précarité. La fédération propose également de valoriser deux dispositifs existants, mais peu connus : les congés d’engagement associatif et le congé de représentation. De 6 et 9 jours respectivement, ils permettent aux bénévoles de libérer du temps, mais ne sont aujourd’hui pas rémunérés.