Les attentats du Hamas au sud d’Israël perpétrés depuis samedi 7 octobre doivent être qualifiés de terroristes. La nature des actes, les cibles et les objectifs écartent l’idée de « résistance » ou d’actes militaires.
Les cibles des terroristes sont essentiellement civiles, on vise avant tout la population d’un pays. Ainsi, le choix des cibles ne relève pas d’un point de vue stratégique militaire. Tuer des enfants, des vieillards, des personnes désarmées ne permet nullement de réduire les capacités militaires du pays attaqué. Lorsque le Hamas massacre un village, cela n’avance en rien la défaite de l’armée israélienne et ne lui apporte aucun avantage militaire.
Si le Hamas était une « force armée » menant des actes de guerre (quand bien même caractérisés comme des crimes de guerre), il aurait pour cible prioritaire des militaires et des infrastructures stratégiques. Ce n’est pas le cas.
Les actes du Hamas sont également de nature terroriste. Ils visent à provoquer la terreur parmi la population civile. C’est pourquoi ces actes sont spectaculaires et disproportionnés : tueries de masse, viols, prises d’otages, tortures. Ces actes sont par nature contraires au droit international et à toute définition des moyens de guerre conventionnels.
Enfin, les objectifs du Hamas ne sont pas d’emporter une victoire militaire en Israël. Ils agissent avant tout par haine et volonté de destruction d’Israël, mais également pour provoquer une réaction violente d’Israël et déstabiliser ainsi les pays voisins, tout en délégitimant un peu plus l’autorité palestinienne. Les attentats du Hamas ont toujours eu pour but de saboter le processus de paix qui existait lors des accords d’Oslo.
Les conséquences prévues par le Hamas sont la radicalisation du pouvoir israélien dirigé par l’extrême droite, ennemie, elle aussi, de la paix.
Le terrorisme est l’ennemi de la résistance palestinienne
Le Hamas n’a jamais cherché à faire émerger en Israël des dirigeants favorables à la paix et à la décolonisation. Ce serait pourtant la stratégie d’un mouvement de libération nationale : s’appuyer sur les partisans de la paix et la décolonisation dans le pays colonisateur. Le Hamas ne veut pas la paix entre l’État d’Israël et un État palestinien.
En cela, le terrorisme du Hamas a la stratégie inverse d’une guérilla révolutionnaire. Là où les guérilleros cherchent la sympathie de l’opinion publique et découragent le gouvernement oppresseur en le divisant, les terroristes se font détester par les civils et donnent des justifications à leur ennemi. Si les objectifs sont inverses, les moyens qui en découlent le sont également.
La pire réaction possible est de tomber dans le piège des terroristes et commettre des bombardements sans discernement contre la population gazaouie, la mettre sous siège et la menacer. Le gouvernement de Netanyahu donne au Hamas ce qu’il veut : repousser tout processus de paix.
La seule issue à la question palestinienne viendra d’un mouvement national palestinien appuyé par les forces démocratiques israéliennes. Le terrorisme n’engendrera que la poursuite de la colonisation.