Le 14 mai dernier sonnait les 75 ans de la Nakba, la première grande vague d’émigration des Palestiniens, suite à la création officielle de l’État d’Israël sur une partie du territoire des philistins. Si, depuis, la situation entre le gouvernement israélien et la Palestine n’a jamais réellement semblé se diriger vers la paix, celle-ci paraît s’éloigner toujours plus.
Les solutions aux affrontements, qui ont davantage tourné au massacre des civils gazaouis, sont à faire entendre. Parmi elles, la “solution à deux États”, brandit par l’ONU et plusieurs organisations progressistes depuis des décennies.
La revendication
Mentionner la “solution à deux États” revient d’abord à revendiquer la reconnaissance internationale de l’État de Palestine. Celui-ci est actuellement reconnu comme un territoire (constitué de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, l’une étant soumise à la colonisation illégale de son espace par l’État israélien et l’autre étant non seulement enclavé, mais aussi soumise à un blocus, tout aussi illégal) et non comme une Nation à proprement parlé ; on évoque d’ailleurs “l’autorité palestinienne”, et non “le gouvernement palestinien”.
Dans la solution à deux États, cette reconnaissance se fait cependant aux côtés de l’État d’Israël ; en d’autres termes, il ne s’agit pas d’abandonner l’un des deux États à l’autre, mais bien de revenir aux frontières définies en 1967 par l’ONU, qui partage le territoire, et reconnaît Jérusalem-Est comme capitale palestinienne.
Si cette revendication fait débat parmi les organisations politiques, d’autant plus depuis le 7 octobre dernier, elle permettrait pourtant de mettre fin à la colonisation et à l’apartheid perpétré par l’État d’Israël et d’améliorer nettement les conditions de vie des Palestiniens. Notons aussi que ce serait bénéfique au peuple israélien, tant pour sa sécurité que pour les voies légales que cela ouvre en matière diplomatique.
Rappelons que depuis 2002, Israël retient Marwan Barghouti, parlementaire palestinien, dans ses geôles. Pourtant, il est vraisemblablement celui qui incarne la possibilité d’une issue de paix : sa personnalité fait l’unanimité au sein de peuple palestinien. Preuve en est le “Document des Prisonniers”, dont il est à l’origine et qui appelle à l’unité entre les différents mouvements de résistance palestiniens, demande le retour aux frontières de 1967, reconnaissant de fait l’État d’Israël.