« À partir de janvier 2024, on pourra passer le permis de conduire à partir de 17 ans et conduire à partir de 17 ans » a annoncé sur Brut la Première ministre Elisabeth Borne.
Cette proposition est tellement à l’image de ce gouvernement que je fais le choix de m’y arrêter cinq minutes. Incapable et disqualifié pour mener une politique ambitieuse, Macron et ses ministres passent leur temps à proposer des mesures-punchlines. Il faut que ça fasse du bruit, mais sans jamais que ça ne coûte 1€. Pas simple comme affaire. Dans leur logique, c’est impossible de mettre à contribution le capital, c’est impossible de faire payer les actionnaires, c’est impossible d’utiliser collectivement la richesse produite dans le pays. Les libéraux sont condamnés à faire de la mesurette, à bricoler dans un cadre qui est finalement extrêmement restreint.
La mobilité pour les jeunes est un vrai problème. Comment aller voir ses potes sans voiture, dans un endroit où il n’y a ni bus, ni métro, ni tramway, ni train ? Comment aller bosser tard le soir, une fois que les transports en commun ont arrêté de circuler ? Tant qu’il n’y aura pas de politique ambitieuse de développement des transports en commun, la voiture sera nécessaire, il faudra faire en sorte qu’un maximum de personne puisse y avoir accès. Les premiers à souffrir du manque de transport sont les jeunes du milieu rural, c’est à eux qu’Elisabeth Borne s’adresse.
Quand notre stage ou notre alternance sont à 35 km de chez nous, évidemment que l’on a besoin de la voiture. Simplement, passer le permis coûte très cher, acheter une voiture n’en parlons pas, mettre l’essence chaque semaine, c’est l’enfer. Pour régler cette affaire, il faut deux choses.
Premièrement, faire en sorte que chaque jeune puisse subvenir à ses besoins. Soit avec un revenu étudiant pendant les études, soit avec un travail qui permette de vivre dignement. Deuxièmement, que la République arrête d’abandonner le rural. Le capitalisme a fait disparaître les industries, le capitalisme a fait disparaître les services publics dans trop de communes, bientôt le capitalisme fera disparaître la vie dans nos villages. Une autre politique est possible ! C’est en répondant à ce problème que l’on révolutionnera la vie des jeunes ruraux, pas en leur proposant de passer le permis un an plus tôt !