Les élections sénatoriales de ce dimanche 24 septembre n’ont pas été marquées par une rupture politique. Alors que 170 des 348 sièges de l’hémicycle ont été renouvelés, la droite conserve sa mainmise, tandis que la gauche progresse légèrement.
Les communistes sortent renforcés des sénatoriales
Les communistes sortent grandis de ces élections. Au sortir de la séquence, le groupe CRCE (Communistes, républicains et citoyens) annonçait qu’au moins dix-sept sénateurs avaient d’ores et déjà fait le choix d’y adhérer, c’est plus qu’en 2020.
Le groupe communiste se renforce notamment par l’arrivée de six nouveaux visages. Certains, à l’image de Ian Brossat, figure connue du PCF et nouvellement sénateur, prennent la succession de sièges déjà conquis par le passé. L’enjeu était de taille pour ce groupe où 11 sièges sur les 15 étaient en jeu.
À la Réunion, en Seine-et-Marne, en Meurthe-et-Moselle ou encore dans le Val-d’Oise, les nouvelles conquêtes sont symboliques d’un ancrage nouveau du PCF dans certains départements.
Du terrain à l’hémicycle
Si les conquêtes sont diverses, elles sont avant tout le fruit d’une stratégie de terrain, sur un temps long. Les résultats de la liste PCF conduite par Cathy Poly-Apourceau dans le Pas-de-Calais sont parlants. Avec près de 500 voix supplémentaires par rapport aux dernières élections, sur un corps électoral d’à peine 4 000 votants, la progression est tout à fait notable.
Pour la concernée, il s’agit avant tout d’un équilibre savamment entretenu entre un travail de terrain actif et un discours clair porté à la chambre haute. Dans un département comptant près de 900 communes, la Sénatrice souligne “qu’il n’y a pas réellement de campagne, il faut être perpétuellement au plus près des maires, dans les collectivités, dans les fêtes de village… ”.
Une stratégie payante, puisqu’un deuxième Sénateur du Pas-de-Calais renforcera les rangs du groupe CRCE.
La majorité présidentielle en difficulté
Au-delà des pertes symboliques telles que celle de la secrétaire d’État à la citoyenneté, Sonia Backès, battue en Nouvelle-Calédonie, c’est tout le camp présidentiel qui s’en retrouve affaiblit. Si le groupe présidé par François Patriat, proche d’E. Macron, avait peiné à regrouper 24 sénateurs en 2020, il ressort de cette séquence amoindrie.
Ces résultats sont éclairants sur le peu d’ancrage local construit par l’organisation macronniste. Ce scrutin particulier est souvent représentatif des rapports de forces locaux.