Les lycéens et lycéennes entrent leurs vœux sur Parcoursup du 18 janvier au 9 mars.
Comme chaque année depuis 2018, les jeunes sont confrontés à une plateforme de sélection scolaire. Des dizaines de milliers de bacheliers sont empêchés tous les ans de faire des études supérieures. La sélection sur dossiers permet au pouvoir de gérer la pénurie de places dans l’enseignement supérieur public. En effet, le budget moyen alloué par étudiant diminue sans cesse depuis 2008. En conséquence, de nombreux jeunes sont exclus ou choisissent une formation par défaut quand leur vœu préféré a été refusé. D’autres sont forcés d’attendre leur sort jusqu’à la rentrée de septembre pour se projeter dans leur avenir.
Pour défendre Parcoursup comme une plateforme de préinscription soi-disant efficace, le gouvernement n’hésite pas à choisir les chiffres qui l’arrangent et à en masquer d’autres. Pourtant, l’expérience montre que Parcoursup n’est pas fiable et bugue chaque année. Elle est aussi totalement opaque sur les critères de sélection : établissement d’origine, notes, expériences extrascolaires. Le nombre de jeunes obtenant leur premier choix n’est tout simplement pas calculé pour ne pas être rendu public. Enfin, Parcoursup n’est pas équitable en se basant sur le dossier scolaire, très sensible aux inégalités sociales, plutôt que sur un niveau commun de référence comme le permettait le diplôme national du baccalauréat. Opaque, inégalitaire, décevante, pas fiable et stressante, Parcoursup n’en finit pas de briser l’avenir des jeunes !
Lycées pro
Les syndicats s’opposent à la réforme du lycée professionnel
Chimène Siredey
Voilà encore une nouvelle réforme du lycée professionnel, alors même que le bilan de celle de 2019 n’est pas encore disponible.
Malgré la phase de « consultation » des syndicats, certaines mesures phares ont été annoncées dès le début comme non négociables par le ministère. On peut donc être sûr de les retrouver à la rentrée 2023 si la réforme voit le jour. D’abord, la hausse à 50 % des périodes de stage. Actuellement, elles sont de 22 semaines réparties sur trois ans. Cela amènerait les élèves de bac pro à perdre environ 380 heures de cours sur les trois ans de lycée.
Ensuite la réforme prévoit de déléguer en partie aux lycées la décision du nombre d’heures de cours par discipline. L’exécutif a pour projet de réviser localement les filières proposées dans les lycées en fonction des besoins locaux des entreprises. Au lieu d’apprendre un métier, les jeunes vont apprendre des compétences pour un poste. En fait, la modulation des lycées professionnels aux besoins en compétence des entreprises locales ne va en aucun cas créer plus de débouchés d’emploi pour les lycéens, comme le dit le gouvernement, mais ne sert qu’à faire glisser le bac professionnel vers un modèle de CAP. Cette réforme augmente le taux de stage, alors même que nombre de lycéens ont de grandes difficultés à trouver des stages encore aujourd’hui ! La démarche est claire : assigner et formater les jeunes issus des milieux modestes à des postes peu qualifiés sans possibilité d’évolution.
Le combat n’est pas fini, et les syndicats d’enseignants comme les élèves vont continuer à se mobiliser !
Logement étudiant
Léna Raud
Un rude hiver pour les étudiants
Cet hiver, le manque de rénovation énergétique au sein des universités se fait ressentir chez les étudiants et étudiantes vivant en Cité universitaire.
Déjà, une pénurie se fait ressentir au sein du logement étudiant qui ne compte que 380 000 places pour 2,7 millions d’étudiants. Cela les condamne à trouver un emploi en plus de leurs études afin de payer un loyer dans le parc locatif privé ou bien à rester vivre chez leurs parents, au risque de faire plusieurs heures de route et d’entraver leur volonté d’autonomisation.
Cela pousse même certaines universités à proposer le distanciel comme mode d’enseignement. Des propositions totalement hors-sol et ne permettant nullement de répondre à la crise du logement étudiant. De même, le prix des loyers est extrêmement inégalitaire en fonction des villes et des régions. Cela empêche un accès égal pour toutes et tous à l’enseignement supérieur puisqu’il dépend des revenus de chacun.
S’ajoute désormais la hausse des prix de l’énergie et de l’hiver. Une grande partie du parc locatif étudiant n’a pas été rénovée et par conséquent une part importante d’étudiants et d’étudiantes vivent dans des conditions indécentes. Pour des raisons d’insalubrité du bâtiment ou bien du manque d’isolation thermique. Selon la Cour des comptes, ce sont près de 40 % des surfaces universitaires qui sont considérées en état moyen ou dégradé.