PARCOURSUP, VERS UNE NOUVELLE ANNÉE DE SÉLECTION ET D’INÉGALITÉS

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PARCOURSUP, VERS UNE NOUVELLE ANNÉE DE SÉLECTION ET D’INÉGALITÉS

C’est aujourd’hui l’ouverture de Parcoursup. Cette plateforme contre laquelle les lycéens et les étudiants se battent depuis plusieurs années maintenant va creuser une nouvelle fois les inégalités d’accès aux études supérieures en cette année 2021.

UN CONSTAT D’ÉCHEC ÉVIDENT

Au 22 juillet 2019, alors que la phase principale de Parcoursup venait de s’achever, le bilan était sans appel : 60 000 candidats restaient encore sans affectation. 

En 2020, 93 000 candidats n’avaient aucune proposition d’admission à la veille de la phase principale. 

On ne compte plus le nombre de lycéens qui se retrouvent dans une filière qui ne leur convient pas, mais qui par peur de n’avoir aucune proposition derrière se voient dans l’obligation d’accepter une proposition non choisie au risque de devoir se réorienter par la suite, et de refaire face à cette plateforme de sélection. 

Pire encore, les politiques d’orientation actuelles poussent les futurs étudiants à trancher ce dilemme en acceptant directement une proposition d’admission qui ne serait pas, à l’origine, leur premier choix, ou du moins en adéquation avec leur projet professionnel. 

Entre des algorithmes opaques, un dispositif informatique sans stratégie concrète si ce n’est la sélection, un manque d’accompagnement des élèves, Parcoursup ne donne pas les moyens aux jeunes de choisir leur avenir en fonction de leurs aspirations, mais uniquement en fonction de leurs résultats et leur classement dans la compétition scolaire.

La jeunesse populaire se trouve encore une fois au-devant d’un obstacle de taille pour continuer ses études.

DEUX VISIONS BIEN DISTINCTES DE L’ENSEIGNEMENT A L’ECHELLE NATIONALE

Les dernières réformes de l’éducation nationale démontrent la logique du gouvernement actuel. La pression est déjà très forte dès le collège où il est demandé aux jeunes de faire des choix importants pour leur avenir professionnel. 

Cette pression s’est considérablement accentuée depuis la récente réforme du baccalauréat, qui a retiré toute valeur nationale à ce diplôme. Leur logique est simple : sélectionner les élèves avec Parcoursup en fonction des places disponibles, mais ce qu’il faut en réalité c’est créer ces places en fonction des demandes et des aspirations des futurs étudiants ! 

Cela doit passer par un investissement massif dans l’Éducation Nationale ainsi que dans le Supérieur. Il faut une réelle politique de lutte contre les inégalités, recruter et former massivement des professeurs pour pouvoir baisser le nombre d’élèves par classe, afin de permettre à chaque jeune de réussir ses études et d’accéder aux formations qu’il souhaite.

Parcoursup n’est qu’un obstacle à la poursuite d’études pour les jeunes, il est urgent de supprimer ce dispositif. L’accès aux études supérieures doit être possible à toutes et tous avec l’obtention du baccalauréat.

La compétition forcée par les politiques libérales entre les jeunes notamment au sein du milieu scolaire est abjecte et ne correspond en aucun cas à un réel système éducatif républicain.  Parcoursup en est le symbole, et ce sont encore et toujours les classes populaires qui en paient le prix fort !

La question de l’accompagnement doit être également mise au plus vite sur la table. Les psy’EN sont quasi absents des établissements et les professeurs n’ont ni le temps, ni la formation pour s’occuper de ces questions. 

Une réelle politique de lutte contre les inégalités doit passer par un investissement massif dans l’accompagnement des élèves avec la mise en place d’un vrai service public de l’orientation. Il y a urgence à ce qu’une présence de professionnels d’orientation à temps plein soit mise en place dans chaque collège, lycée et universités afin de permettre un accompagnement régulier tout au long de la scolarité. Il est urgent de lutter contre les inégalités scolaires, en commençant par réduire le nombre d’élèves par classe. 

S’il y a bien une chose à retenir des différentes réformes de l’Education instaurées depuis des années et du dispositif Parcoursup, c’est bien que le capitalisme est incapable de répondre aux besoins et aux aspirations de jeunes, qui sont pourtant l’avenir de la France


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