Parcoursup par celles qui l’ont vécu

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Derrière les éléments de communications du gouvernement et les chiffres falsifiés, se cachent des vies et des expériences personnelles qui témoignent de la violence de la plateforme.

L’Avant-Garde donne la parole à des anciennes lycéennes qui racontent comment elles ont (mal) vécu la sélection.

Une absence d’aide pour utiliser la plateforme

On nous a mal expliqué le fonctionnement. On nous met une vidéo de 1 h pendant la “vie de classe”, on dérange quand on pose des questions… Tout est sur notre temps personnel, on ne fait rien sur le temps scolaire pour nous aider.

Abi 18 ans, lycéenne

Choisir et renoncer

Pour mon orientation, on me disait de faire une prépa (parce qu’ayant des bonnes notes, forcément, il fallait faire quelque chose de difficile et sélectif). Finalement, quand j’ai dû choisir mes spécialités, on m’a dit de garder Maths et physique, car j’avais les « capacités » et que « ça ouvrait toutes les portes. » Quel est l’intérêt de proposer plein de matières s’il faut toujours prioriser les mêmes pour se garantir un avenir ?

Moi, j’ai toujours aimé l’art. Et avec Parcoursup, j’ai surtout appris l’art du renoncement. Parcoursup, c’est apprendre à renoncer. On renonce à ce qu’on veut parce que la plateforme nous renvoie constamment notre infériorité face aux autres. (classements, notes, appréciations…). On n’encourage jamais.

Chloë 18 ans, étudiante

Concurrence et tri entre camarades de classe

Le simple fait qu’il y ait un classement des élèves par matière est révoltant. On a 17 ou 18 piges, on se retrouve en compétition avec nos amis, toujours à devoir faire plus, faire mieux… On bataille toute l’année pour avoir un bon dossier scolaire et se retrouver 11 000ᵉ sur liste d’attente à l’ouverture de Parcoursup pour entrer à l’université. Les enseignants se voient obligés de nous accompagner dans ces procédures ridicules qui pèsent sur nous en même temps que les épreuves du bac alors qu’ils n’ont aucune connaissance et sont à peine formés sur le fonctionnement de cette plateforme.

On nous a bourré le crâne avec cette merde qui prétend être en droit de choisir quel élève ou non a le droit de continuer dans une voie qui lui plaît, de filtrer ceux qui sont le plus apte à ne pas échouer et à poursuivre le chemin. C’est honteux.

Amandine, 18 ans, étudiante


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