Le 4 octobre, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche publiait le bilan annuel de la plateforme Parcoursup. Sous l’appellation de « chiffres clé », il nous donne des statistiques qui seraient a priori “encourageantes”.
Le ministre de l’ESR, Patrick Hetzel, nouvellement nommé, entend faire passer la pilule sous couvert de pourcentages, qui mettent sous le tapis les chiffres honteux : seulement 54 % des lycéennes et des lycéens ont bénéficié d’un accompagnement par leur lycée lors de la phase des réponses des formations.
À la mi-juillet, 85 000 candidats attendaient encore une proposition d’affectation pour la rentrée prochaine. Actuellement, on estime à environ 47 000 le nombre de candidats n’ayant reçu aucune proposition après la phase complémentaire, soit près de 7 % des inscrits. De plus, de nombreux étudiants n’ont eu d’autres choix que de s’orienter vers une formation qu’ils ne souhaitaient pas à la base. Ce sont des dizaines, si ce n’est des centaines de milliers, de jeunes qui finiront par couper court à leurs études à cause de la sélection. Le caractère sélectif de la plateforme filtre chaque année les lycéens selon des critères sociaux-géographiques, qui broient les enfants de la classe travailleuse.
En finalité, la plateforme permet au gouvernement de pallier le manque de ressources dans l’Éducation nationale et l’Enseignement supérieur en écartant des dizaines de milliers de jeunes des études, dans le but de réserver les places de l’Enseignement supérieur aux plus favorisés.