Ce mercredi 29 janvier, Donald Trump a présenté à la maison blanche son plan « de paix » à Netanyahou.
Depuis deux ans, la diplomatie américaine préparait ce qu’elle avait déjà nommé « deal du siècle » avant même sa publication. Le plan financier avait été annoncé en juin 2019, promettant 50 milliards de dollars d’investissements internationaux, les conditions pour prétendre à ces investissements n’étaient pour l’heure que des spéculations.
Jérusalem, ville capitale
Le plan annoncé mercredi avait d’or et déjà été refusé par l’autorité palestinienne. En effet, la décision unilatérale de Trump de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël en 2017 n’augurait rien de bon pour les Palestiniens. « Le deal du siècle » va bien plus loin. Au sujet de la capitale, par une courbette linguistique Trump annonce que les Palestiniens ne bénéficieront pas de la reconnaissance de leur capitale dans la partie est de Jérusalem, mais à l’est de la ville de Jérusalem, c’est-à-dire derrière les murs de séparations israéliens.
Feu vert sur la colonisation
La partie du plan qui choque le plus, à raison, est la reconnaissance de la souveraineté d’Israël sans attendre des colonies en territoires palestiniens. L’ambassadeur des États-Unis à Jérusalem déclarait « Israël ne doit pas attendre du tout » lorsqu’un journaliste lui demandait si l’annexion serait soumise à un délai. Bien que Israël n’a pas attendu de validation pour annexer ces terres dans la vallée du Jourdain par exemple, cette reconnaissance crée un précédent alors qu’internationalement ces colonies sont condamnées notamment par l’ONU.
Carte sur table
C’est sur Twitter que Donald Trump a présenté le plan qu’il souhaite mettre en place pour les « deux états ». La carte présente une Palestine morcelée. Les principales villes palestiniennes seulement reliées par ce qui est défini comme « des ponts ou des tunnels » dont on peut aisément imaginer qu’il s’agira de checkpoints laissant tout pouvoir aux autorités israéliennes sur le territoire. Le tunnel qui relierait Gaza au reste de la Palestine semble être une mauvaise blague tant cela paraît irréalisable.
Un seul gagnant
Non contents de prévoir un état palestinien ridicule, les états unis fixent des conditions à l’aboutissement de ce plan. Seulement ces conditions de « paix » n’engagent qu’un acteur à des concessions : la Palestine. Tandis qu’Israël voit reconnaître ces colonies dès maintenant, les Palestiniens auraient quatre ans pour négocier la reconnaissance de leur état, avec pour condition côté diplomatie Trump, notamment la démilitarisation totale du pays ou encore le besoin d’un consentement israélien si le futur état palestinien souhaite rejoindre une organisation internationale.
Des perdants : les réfugiés
Si le droit au retour des réfugiés palestiniens de la guerre de 1948 est reconnu par l’ONU ce plan ne le prend aucunement en compte. Le plan prévoit l’intégration de ceux-ci à l’état palestinien, l’intégration dans un pays d’accueil selon consentement du pays concerné, ou l’intégration dans un pays membre de l’organisation de la coopération islamique. Alors que les réfugiés palestiniens sont pour la plupart dans des camps insalubres dans l’attente de retrouver leurs terres sont environ 6 millions, le plan prévoit seulement 50 000 places sur 10 ans pour l’accueil par un membre de l’organisation de coopération islamique, les autres solutions ne sont pas chiffrées.
« Le deal du siècle » n’est donc en réalité qu’un cadeau fait à Israël par la diplomatie Trump alors que tous deux sont en quête d’une légitimité politique, l’un fait face à une procédure de destitution, l’autre à des procès et de nouvelles élections. Ce plan, bien qu’ayant peu de chances d’aboutir côté palestinien, donne néanmoins une nouvelle légitimité à Netanyahou dans son entreprise de colonisation.