Depuis trop longtemps déjà, les aspirations des Palestiniens à la liberté et à la dignité sont étouffées par la colonisation et la répression israéliennes. L’élection de la nouvelle coalition d’extrême droite en Israël et l’escalade des tensions récente ont intensifié la répression systématique envers le peuple palestinien qui voit ses conditions de vie se dégrader quotidiennement.
Si la nécessité de trouver une issue au conflit se fait ressentir de manière urgente, voire vitale, pour le peuple palestinien, il en va également de la paix et de la stabilité au Proche-Orient. Par sa dimension symbolique et son potentiel déstabilisateur dans la région, le conflit fait planer le risque de conséquences qui dépassent les frontières des territoires palestiniens et israéliens.
La solution à deux États : une solution partagée par la communauté internationale
Alors que l’enlisement de la situation, les échecs diplomatiques répétés et la recrudescence de la violence font reculer la paix dans les discours et les esprits, une solution existe, fondée sur le respect mutuel, la coexistence pacifique et la coopération.
Cette solution, nous la connaissons et elle est partagée par l’ensemble de la communauté internationale : la solution de deux États, palestinien et israélien, coexistant côte à côte dans la paix et la sécurité. À ce jour, elle apparaît être la seule solution qui permet de satisfaire les aspirations nationales des deux peuples.
La solution à deux États suppose la reconnaissance de l’État de Palestine
La solution à deux États est fondée sur la reconnaissance même des deux États et elle ne peut être promue, ni même discutée, si l’un d’eux n’est pas reconnu. La condition sine qua non pour entamer un dialogue qui promeut la coexistence et la coopération entre Israël et la Palestine est, de ce fait, la reconnaissance de l’État de Palestine.
C’est là que le bât blesse pour la France, car si celle-ci a historiquement soutenu la solution à deux États pour résoudre le conflit, elle n’a jamais reconnu l’État de Palestine, à la différence de l’Assemblée générale des Nations Unies qui lui a accordé le statut d’« État observateur non membre » des Nations Unies.
La colonisation, un obstacle majeur à la solution à deux États
Mais ce n’est pas tout. Aucun peuple ne peut satisfaire ses aspirations nationales en niant celles de l’autre. La colonisation israélienne, en ce sens, représente un obstacle majeur à la paix et à une solution à deux États. Pour ouvrir un dialogue entre les deux parties, la politique et les pratiques israéliennes consistant à établir des colonies de peuplement dans les territoires palestiniens et autres territoires arabes occupés doivent cesser. Il en est de même pour les démolitions et saisies de structures palestiniennes, qui entraînent des déplacements de population.
À ce sujet, la position de la France est claire. En apparence du moins, car si elle condamne la colonisation, illégale au regard du droit international, et reconnaît la menace qu’elle représente pour la solution des deux États, aucune mesure concrète n’est prise pour la stopper. Bien au contraire. La France condamne la colonisation pour mieux la cautionner et protéger ses intérêts, avant tout économiques.
Dernier exemple notoire en date : la réitération de l’interdiction de l’appel au boycott des produits israéliens. Le 20 octobre 2020, le ministère de la Justice a adopté une dépêche adressée aux procureurs consacrée « à la répression des appels discriminatoires au boycott des produits israéliens » s’efforçant ainsi de préserver la pénalisation des appels au boycott en dépit de la condamnation de la Cour européenne des droits de l’homme.
Mettre fin à l’hypocrisie
L’instauration d’une paix véritable en Palestine, et d’une stabilité durable au Proche-Orient, dépend de notre volonté de prendre des mesures concrètes qui permettent de mettre fin à l’occupation illégale et d’ouvrir un dialogue. Plus de 70 ans après le plan de partition de la Palestine, il est plus que temps de mettre fin à cette hypocrisie, de reconnaître l’État palestinien dans ses frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale, au côté de celui d’Israël, comme souverain et autonome. Il s’agit là de la seule solution pour ouvrir un dialogue de paix qui promeut la coexistence et la coopération.