Après avoir accordé 36% des voix à Jean-Luc Mélenchon au premier tour des élections présidentielles, Nanterre conserve son statut de banlieue rouge et organise son annuelle Semaine de l’antifascisme du 3 au 13 mai prochain. A l’initiative des jeunes communistes de Nanterre cette semaine se veut un temps d’échange et de formation sur l’histoire du fascisme.
Fascismes d’hier et d’aujourd’hui : les connaître pour mieux les combattre
Lorsqu’on entend le mot « fascisme » on pense immédiatement à celui qui le cristallise historiquement : le nazisme. Pourtant, le fascisme existe sous plusieurs formes, et se définit selon plusieurs caractéristiques.
Sa stratégie première est d’utiliser une forme d’expression populaire en jouant sur des arguments culturels et historiques – traditions, religions, racines : thèmes intrinsèquement liés aux populations auxquelles il s’adresse – qu’il va déformer. Ces arguments sont utilisés comme leviers pour soulever les masses et les ramener à sa cause.
C’est le cas par exemple du premier discours de Donald Trump suite à sa victoire aux élections présidentielles américaines. « Aujourd’hui nous transférons le pouvoir depuis Washington pour le rendre à vous, le peuple. » Cette forme de discours vous semble familière ?
En effet, les mots du nouveau président américain font écho à ceux de Marine Le Pen, candidate « au nom du peuple » qui s’est qualifiée dimanche dernier au second tour des élections présidentielles françaises. En se présentant d’abord comme la candidate des ouvriers, du peuple, et plus récemment comme la candidate des femmes, la responsable du Front National nous prouve sa maîtrise parfaite du langage et des outils du fascisme.
Tout cela se manifeste par la capacité à utiliser le discours de gauche tout en transformant un certain nombres de prérequis républicains dans son discours. Le mouvement « Pour une révolution bleu marine » se présente comme révolutionnaire et anti système.
Aujourd’hui, Marine Le Pen est celle qui prononce le plus souvent les mots « République » et « laïcité ». Pourtant, cela a été constaté dans les communes qu’il dirige, c’est bien une laïcité anti-musulmans que défend le Front National. La démocratie, les valeurs républicaines, le respect de l’autre n’existent pas dans le programme de Marine Le Pen.
Pour un front unique antifasciste, les ennemis de classe doivent être identifiés : fascisme et capital
Nous ne pouvons que constater dans cet entre-deux tours que notre seul rempart contre l’extrême droite est un banquier (Macron) dont le programme et la politique-même qu’il défend mène à la montée de l’extrême droite. Surfant sur le contexte de crise politique, sociale et morale, l’extrême droite n’a jamais eu autant d’écho malgré un programme anti-humain et rétrograde sur les plus grands acquis de notre siècle.
Mais si la montée de l’extrême droite est bel et bien liée aux politiques désastreuses menées depuis des décennies contre l’emploi, les retraites, les conditions de travail, il ne faut pas attendre le jour de l’élection pour se réveiller et faire quelque chose. C’est au quotidien qu’il faut lutter, qu’il faut agir, en s’impliquant dans la vie politique du pays, en informant.
C’est donc avec cela en tête que chaque année nous organisons une semaine de l’antifascisme à Nanterre, afin de comprendre les rouages et la stratégie complexes du fascisme et le projet qu’il vise, sans jamais perdre de vu notre objectif : combattre le fascisme, sous toutes ses formes.
Programme de la Semaine de l’antifascisme – Edition 2017
MERCREDI 3 MAI À 18H30
“Droits des femmes et extrême droite” avec Suzy ROJTMAN, militante féministe, porte-parole du Collectif national pour les droits des femmes (CNDF)
JEUDI 11 MAI À 18H30
Projection du documentaire “Mains brunes sur la ville” de Bernard RICHARD qui a enquêté sur les villes dirigées par le Front National, ces villes qui offrent aujourd’hui le triste spectacle de ce que l’extrême droite pourrait propager demain sur l’ensemble du pays si elle accédait au pouvoir.
SAMEDI 13 MAI DE 15H À 22H
15H “FN et racisme” avec Alain HAYOT, sociologue et auteur de “FN, la contre offensive” et Maryse TRIPIER, sociologue et professeure à l’Université Paris-Diderot
18H30 Projection du film “Chez nous” de Lucas BELVAUX qui raconte l’histoire de Pauline, infirmière dans une petite ville du Nord de la France. Profitant de sa popularité, les dirigeants d’un parti extrémiste vont lui proposer d’être leur candidate aux prochaines municipales.
Retrouvez tous les détails de l’événement sur facebook : https://www.facebook.com/events/1751479911810180/?ti=cl