En France, grâce à la Sécurité sociale instaurée par Ambroise Croizat, nous avons choisi de faire de l’accès à la santé et aux soins un bien commun. Notre modèle entre en contradiction avec les politiques européennes. La santé est de plus en plus considérée comme une marchandise.
Pourtant, elle n’est pas un bien de consommation, et les malades ne sont pas des clients. Les logiques européennes libérales et d’austérité ont fait reculer l’accès aux soins pour l’ensemble de la population.
Nous vivons de grandes pénuries de soignants, de médicaments, de structures de soin et les seules responsables sont les politiques d’austérité et la règle des 3 % de déficit. Ces politiques d’austérité attaquent aussi directement les études de médecine.
Elles peinent à recruter le nombre suffisant de futurs médecins par manque d’investissement. Certes, nous sommes passés de 3 500 étudiants à passer en 2ᵉ année par an à 12 000, mais cela est loin de couvrir les besoins. La médecine ne doit plus être la voie royale uniquement des classes supérieures. Si nous voulons plus de professionnels de santé et mettre fin aux pénuries, il faut pouvoir aussi recruter plus largement.
Cela passe par une ouverture aux classes populaires. Le dire ne suffira pas. Il faut pouvoir proposer des parcours d’étude plus sécurisant pour les jeunes. Le revenu étudiant, d’une part, doit pouvoir répondre à ces inquiétudes.
C’est aussi un investissement massif dans l’enseignement supérieur et la recherche qui doit permettre de répondre aux pénuries. Nous avons besoin de plus d’infrastructures pour accueillir les étudiantes et les étudiants, et pas seulement dans les 10 plus grandes villes de France. Celles-ci doivent être au plus proche des jeunes. La création d’un grand maillage territorial de structure de l’enseignement supérieur doit reconnecter la jeunesse aux études supérieures tout en les gardant dans leur territoire d’origine, favorisant ainsi leur insertion professionnelle.