Manque de médecins, le paradoxe français

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Manque de médecins, le paradoxe français

La France manque de médecins. Cette affirmation ne peut être réfutée. Les désert médicaux ou l’attente interminable pour le moindre spécialiste en sont les preuves formelles. 

Maintenant que démonstration est faite, la question est, pourquoi le gouvernement vient de supprimer 1500 postes d’internes ? 

La médecine fait souvent l’objet de réforme. Les gouvernements successifs jouent entre besoin de médecins et recherche de l’excellence. En moins de 3 ans, les études de médecine ont été réformées 2 fois. La première fois afin de modifier le 1er cycle en 2020 et une seconde en 2023. 

C’est la dernière réforme qui cause la suppression de ces 1500 postes. Avec l’instauration d’une note minimum de 14/20 aux épreuves écrites en 5eme année pour accéder à l’internat. Résultat de cette réforme, 1000 internes manqueront à l’appel dans les hôpitaux français. Pourtant, ils représentent 40% des effectifs. Un vide qui met en danger les hôpitaux publics déjà en grande difficulté. 

La suppression comprend donc ces 1000 qui n’auront pas la note requise plus ceux qui ont fait le choix de redoubler afin de mieux se préparer. On pourrait donc facilement se dire que s’il y a moins de futurs internes, c’est normal que l’on supprime des postes. 

Néanmoins, ce n’est pas si simple. Déjà le premier problème est la mise en place de cette note plancher. Ensuite parce que les suppressions ne touchent pas uniformément les spécialités et est donc très injuste. 

Les nouveaux internes et ceux déjà en plus vont alors récupérer la charge de travail des 1500 postes en moins. De quoi en dégoûter plus d’un. 

L’hôpital public se retrouve ainsi asphyxié. Alors que nous avons besoin de médecin, moins sont formés. Nous avons besoin de planifier. Puisque s’il manque des médecins c’est aussi car la pyramide des âges n’a pas été anticipée. 

Avec un grand centre public de l’orientation et une planification des besoins sur le long terme assez de médecins pourraient être formés. 

Encore faut-il que l’hôpital public tienne bon jusque là. 


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