Selon un récent rapport, un pauvre sur deux a moins de 30 ans en France, tandis que le taux de précarité des 15-24 ans s’établit lui aussi à plus de 50 %. Cette précarité économique s’ajoute à la précarité de l’emploi des jeunes travailleurs, surexposés aux contrats fragiles (CDD, intérims, temps partiels) et à l’uberisation.
Les jeunes sont parallèlement bien davantage frappés par le chômage, qui touche près de 34 % des 15-29 ans sans qualifications.
Des perspectives existent
Pourtant, des mesures structurelles pourraient être prises. Finalement, cela dépend de l’ambition d’un pouvoir pour la jeunesse de son pays. Il est possible de proposer à chaque jeune un emploi correctement rémunéré ou une formation au cours de laquelle il n’aura pas besoin de se salarier dans le seul but de pouvoir survivre.
En effet, ce ne sont pas les numéros verts ou les plans gouvernementaux (type « un jeune, une solution ») qui permettront à la jeunesse française de s’émanciper au travail comme à la fac. C’est l’emploi et la formation dans leur globalité qui paraissent devoir être révolutionnés.
Il est à ce titre envisageable de prérecruter des jeunes dans les services publics et les secteurs économiques stratégiques. Cela permettrait ainsi de s’attaquer directement à la précarité, tout en assurant une réponse aux besoins objectifs du pays.
Le personnel manque dans les écoles, les hôpitaux, les transports, l’énergie… La jeunesse peut contribuer à l’intérêt national, et elle ne demande que cela.
Une normalisation de la précarité
Il est également possible de conditionner les aides publiques des entreprises à l’embauche et à la formation des jeunes, de mettre fin aux contrats précaires : le CDI pourrait devenir la norme d’embauche.
À l’instar de ce que revendiquent nombre de syndicats, le passage aux 32 heures de travail hebdomadaire et à la retraite à 60 ans, permettrait certes de travailler moins, mais de travailler mieux et de travailler tous. Cela participerait à lutter contre le chômage.
Des solutions existent, mais encore faudrait-il avoir la volonté politique de s’opposer frontalement à la pauvreté des jeunes et au patronat, qui sous-paye, précarise s’il ne refuse pas d’embaucher, alors même qu’il est gavé d’argent public chaque année (160 milliards en 2019).