La date du premier mai, journée internationale des travailleurs et des travailleuses, sonne le retour des mobilisations après un contexte marqué par la bataille électorale. L’urgence d’avancées salariales se fait sentir.
Le mandat Macron a placé la question sociale sur le devant du débat public : l’augmentation de la pauvreté et de la précarité pose plus que jamais la question du partage des richesses. Face au climat anxiogène d’une montée des droites et du recul des conquis sociaux, il est nécessaire de poser un rapport de force favorable aux salariés dans la rue et de conquérir de nouvelles victoires sociales.
La droite de gouvernement en rêvait, Emmanuel Macron l’a fait. Le bilan social du quinquennat démontre l’accès au pouvoir d’une bourgeoisie décomplexée, capable de faire fi des contre-pouvoirs et du monde du travail. La réforme du chômage prive des milliers de travailleurs et travailleuses sans emploi d’allocation. Si le gouvernement met en exergue une baisse historique du chômage, celle-ci s’appuie sur le développement de contrats précaires à la marge de l’emploi. Nous ne voulons pas d’une société du plein chômage où le travail ne permet plus que la subsistance. Seule la crise sanitaire du Covid-19 aura permis le recul d’une énième réforme des retraites alors même qu’on nous promettait déjà, à la veille des élections, un départ à 65 ans. Le monde d’après est resté celui des services publics en tension, celui de la destruction de notre système de santé et d’éducation. Le bilan social du mandat d’Emmanuel Macron est comme une tornade : une radicalisation historique de l’extorsion des richesses produites par le travail. Le seul programme de la bourgeoisie est de nous faire travailler plus pour de plus bas salaires.
Ces cinq dernières années, les mouvements sociaux ont pourtant largement battu le pavé. Le mandat a en effet marqué un retour important de la question sociale dans le débat public. Si de nombreux commentateurs promettaient l’émergence de nouvelles questions de société dans un contexte de prospérité économique, il n’en a rien été. L’augmentation massive de la pauvreté et des inégalités a conduit les travailleurs et les travailleuses vers la rue pour revendiquer de meilleures conditions de travail. Nous pensons aux grèves massives contre la réforme des retraites avant la pandémie, à celles de la RATP à l’automne 2020 contre la vente à la découpe de l’entreprise, mais aussi aux importants mouvements sociaux qui ont suivi la crise sanitaire, dans les hôpitaux et les écoles. Le mouvement des Gilets jaunes marque finalement la dissonance de classe entre le gouvernement et les gouvernés. Ce qui devait d’abord être un mouvement de protestation contre l’augmentation du prix du carburant a révélé la paupérisation massive de millions de foyers. Face à la rue et aux ronds-points, Macron n’a pas cédé : les revendications autour d’une véritable démocratie sociale sont restées lettre morte. À nous de nous organiser pour les conquérir !
La jeunesse, force de mobilisations et de revendications, doit jouer son rôle pour le premier mai 2022. Avec Ambroise Croizat, fondateur de la sécurité sociale, nous savons que les conquis sociaux ne sont jamais des acquis et que la bourgeoisie ne désarme jamais. Services publics, retraites, salaires : le mot d’ordre aura rarement été aussi juste. Nous ne pouvons et ne devons pourtant pas nous arrêter à des revendications défensives. C’est en gagnant de nouvelles victoires que nous pourrons protéger les batailles passées. Avec les syndicats et le mouvement communiste, revendiquons l’augmentation générale des salaires, les 32 heures de travail par semaine, la retraite à 60 ans, le redéploiement massif des services publics et de nouveaux droits pour la jeunesse. Fin des contrats précaires et des statuts de sous emplois, revenu étudiant, défamiliarisation des aides sociales : rejoignez partout en France les cortèges communistes pour marcher vers les jours heureux.