Le ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, s’est empressé d’adresser ses félicitations à Elon Musk, récemment nommé par Donald Trump à la tête d’un ministère chargé de “démanteler la bureaucratie” aux États-Unis. Ce message, partagé sur X, où Kasbarian applaudit le magnat pour avoir accepté “ce super défi”, n’est pas passé inaperçu.
Une déclaration qui intervient au moment où le gouvernement français continue de réduire les effectifs dans la fonction publique au nom de la modernisation et de l’efficacité. Pour la CGT Fonction publique, qui a vivement réagi à cette prise de position, “le ministre confirme son alignement idéologique avec les pires ambitions ultra-libérales américaines : affaiblir les services publics au bénéfice d’une privatisation rampante”.
L’offensive des Musk et Kasbarian
Le président américain élu Donald Trump a nommé Elon Musk à ce ministère spécial dans le but de “démanteler la bureaucratie”, une mission taillée sur mesure pour un patron milliardaire qui défend ardemment la dérégulation et la réduction des services publics. Musk, entend ainsi “sabrer les régulations excessives, couper dans les dépenses inutiles, et restructurer les agences fédérales”.
Kasbarian, loin de se distancier de cette approche, a déclaré son enthousiasme pour ce projet en se disant prêt à “partager les meilleures pratiques pour réduire la paperasse et repenser les organisations publiques”. Des mots qui ont immédiatement fait bondir les syndicats.
Indignation et inquiétudes
La CGT Fonction publique accuse Kasbarian de jouer avec l’avenir des services publics. “Féliciter Elon Musk pour son travail de démolition de l’État fédéral américain, c’est applaudir une idéologie de casse des biens publics, quand nos écoles, nos hôpitaux et nos infrastructures manquent cruellement de moyens en France”, a déclaré le syndicat dans un communiqué. Pour la CGT, l’éloge de Kasbarian n’est pas anodin : il envoie un signal aux agents publics français sur la vision future de leurs missions, entre privatisation et précarisation.
Face à la montée de la polémique, la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a tenté de minimiser l’impact de cette déclaration. Elle assure que le soutien de Kasbarian ne signifie pas pour autant un alignement entre les politiques françaises et américaines : “Guillaume est mobilisé pour simplifier l’administration française, mais cela n’implique en rien une convergence idéologique avec Trump ou Musk”. Une réponse qui n’est pas prête de convaincre.