Camping, voiture ou 4 m², que choisiriez vous si vous n’aviez pas d’autres choix ? Cela paraît impensable et pourtant ce sont les options que beaucoup d’étudiantes et d’étudiants doivent envisager face à la crise du logement.
Pour cause : une augmentation explosive des loyers et une pénurie de logements. Cette situation n’est pourtant pas nouvelle. Depuis plusieurs années, l’alerte sur la pénurie de logements est lancée dans les grandes villes universitaires. La nouveauté cette année est que cette pénurie en forte augmentation touche des villes jusqu’alors épargnées comme Brest ou Caen.
Ainsi, beaucoup d’étudiantes et d’étudiants dont les moyens ne permettent pas d’avoir un logement avec un loyer dépassant l’entendement se retrouvent face à des options inacceptables. Pourtant, habiter dans des logements décents sans y laisser un bras chaque mois, c’est aussi pouvoir étudier dans les meilleures conditions.
Le principal problème est en réalité le manque de place en logement étudiant poussant à passer par le parc privé largement plus cher. La solution la plus naturelle serait donc de construire de nouvelles résidences étudiantes répondant aux besoins des étudiantes et étudiants, mais aussi aux enjeux écologiques. Pourtant, les plans de constructions sont toujours insuffisants et ne parviennent même pas à atteindre les objectifs que s’était fixés le gouvernement.
Aussi, trop de logements étudiants sont aujourd’hui des passoires thermiques et insalubres. Leur rénovation est urgente alors même que le gel des loyers pour les logements énergivores entre en vigueur aujourd’hui. Comment l’État peut-il laisser plus longtemps des étudiantes et étudiants vivre avec des cafards et des moisissures ? Il s’agirait d’être cohérent.
L’incapacité et la lenteur de mise en place de solutions résultent en partie d’un manque structurel de moyens mis dans l’université et la vie étudiante. Mettre de l’argent public et construire de nouveaux logements accessibles pour les étudiantes et étudiants ne répond pas seulement à un besoin urgent de mieux vivre. C’est aussi permettre à notre société de se doter d’une génération formée et prête à répondre aux enjeux écologiques et sociaux qui nous font face.