Au niveau mondial, la moitié de la population subit un stress hydrique d’un niveau élevé, pendant au moins un mois par an. Selon différentes associations, ces pénuries devraient s’aggraver dans les années à venir.
Record de chaleur et modification du cycle de l’eau
Le monde vient de connaître son mois de juillet le plus chaud jamais enregistré, avec une moyenne mondiale de 16,9 °C. Selon les connaissances climatiques actuelles, ce serait le mois le plus chaud depuis 100 000 ans.
Avec ces records de chaleurs récurrents vient une nouvelle inquiétude qui est celle de l’eau et de son cycle. En effet, avec le dérèglement climatique, le cycle de l’eau se dérègle de plus en plus chaque année en entrainant des stress hydriques sans précédent.
Certains endroits du monde sont particulièrement touchés, comme l’Espagne, le Mexique ou le Maroc. D’autres pays subissent des épisodes de pluies diluviennes et d’inondations comme le Pakistan.
L’eau en tant que ressource vient à manquer sérieusement alors que les populations en ont besoin plus que jamais, pour faire face aux vagues de chaleur de plus en plus longues et intenses.
Un mois de juillet en France doux mais des nappes qui s’assèchent
Contrairement au reste du monde, le mois de juillet en France aura été assez doux : 21.9 °C selon Météo France, soit « seulement » 0.8 °C au-dessus des normales.
Malgré ces températures, le pays aura été témoin d’une baisse du niveau de ses nappes phréatiques comparé au mois de juin. En effet, 72 % des nappes avaient un niveau inférieur aux normales en juillet, contre 68 % au mois de juin.
Le Bureau de Recherche Géologique et Minière explique dans son rapport que « Les pluies tombées lors d’épisodes orageux, parfois violents, s’infiltrent peu dans les sols. De plus, les pluies ont d’abord profité à l’humidification des sols et à la végétation. L’absence de recharge s’explique également par des pluies contrastées dans le temps et dans l’espace. »
Des restrictions d’eau partout en France
Afin de faire face à cette sècheresse couplée à un mois d’août caniculaire, les différentes préfectures ont mis en place des arrêtés plus ou moins contraignants selon la gravité de la situation.
Au total, quatre niveaux existent, allant de « vigilance » consistant en de la sensibilisation auprès de la population et des professionnels, à « crise » qui empêche les prélèvements d’eau non-prioritaire, y compris pour l’agriculture.
Aujourd’hui, une grande partie de la France est en « crise », mais aussi en « alerte renforcée » qui réduit fortement les prélèvements en eau.
La réponse à ces crises successives ne peut être uniquement basée sur des mesures d’urgence. Les politiques gouvernementales doivent s’attaquer aux racines du problème en investissant massivement dans des infrastructures durables, des technologies de conservation de l’eau et en favorisant les pratiques agricoles plus économes en eau.
L’impact sur le secteur agricole est également marqué de disparités. Les exploitations de taille modeste et les agriculteurs pratiquant des méthodes durables sont davantage touchés, tandis que les grandes exploitations intensives ont plus de moyens pour s’adapter aux restrictions.
