Jeudi 4 avril, le député écologiste de Gironde, Nicolas Thierry, présentait en première lecture une proposition de loi visant à restreindre la production et la vente des produits contenant des “polluants éternels”. Ces PFAS (selon l’acronyme anglais) sont des substances solides, liquides ou gazeuses, quasi indestructibles et dont on redoute les effets toxiques.
Les PFAS sont prisés pour leurs propriétés donnant une résistance à la chaleur, à la lumière ou à la corrosion. Ils sont utilisés pour certains textiles, dans les poêles anti-adhésives, les médicaments, les cosmétiques, les enduits et peintures… Autrement dit, nous y sommes constamment exposés, même après la description des objets qui en comportent.
Pourtant, les experts ne connaissent pas encore tous les risques que présentent les polluants éternels. Si l’exposition prolongée pourrait favoriser les cancers, l’infertilité et le mauvais développement du fœtus, certains effets sont encore inconnus, dans la mesure où la liste des PFAS n’est même pas précisément arrêtée.
En Europe, près de 2 100 sites d’eau potable seraient contaminés à un niveau dangereux pour la santé. Le député Thierry, par la proposition qu’il porte au nom de son groupe, suggère d’interdire à l’horizon 2026 puis 2030 les ustensiles de cuisine et certains textiles qui contiendraient des PFAS. Une obligation de contrôle de l’eau potable serait également imposée.
Roland Lescure, ministre chargé de l’Industrie, a manifesté le scepticisme du gouvernement en qualifiant la proposition de “contreproductive”. Il préconise une action globale à l’échelle européenne contre les polluants éternels. En effet, si la loi des écologistes venait à être adoptée, elle pourrait être reconnue contraire aux principes du marché européen par la Cour de justice de l’UE…