L’environnement sacrifié sur l’autel du profit avec la loi Duplomb 

publié le dans
L’environnement sacrifié sur l’autel du profit avec la loi Duplomb 

Actuellement en lecture à l’Assemblée nationale, la loi Duplomb prétend vouloir « simplifier les démarches administratives pour les agriculteurs ». Mais derrière cet objectif, elle soulève un débat de fond chez les écologistes, les syndicats paysans et les défenseurs des services publics.

Ce texte vise à alléger les contraintes environnementales qui pèse sur le monde agricole. Il prévoit notamment la réintroduction de certains produits phytosanitaires interdits, comme l’acétamipride, interdit en France depuis 2018, ou le flupyradifurone, interdit en 2020. Ces deux substances sont reconnues pour leur toxicité envers les pollinisateurs, en particulier les abeilles, déjà gravement menacées.

Réduire les règles environnementales, c’est faire un pas en arrière dans la protection de notre biodiversité. C’est aussi pousser les agriculteurs à une dépendance aux pesticides. Moins de contrôles, c’est plus de pollution agricole : des sols appauvris, une biodiversité en recul, et des populations riveraines exposées à beaucoup de risques.

On le sait : les produits phytosanitaires contaminent notre alimentation, notre eau et notre air. Ils affectent la santé des agriculteurs, des consommateurs et des écosystèmes. À long terme, ce sont des atteintes irréversibles à notre environnement.

La loi Duplomb réduit aussi la voix des citoyens en limitant les enquêtes publiques sur des projets agricoles à fort impact écologique. Elle favorise les intérêts économiques des grandes exploitations industrielles, au détriment des petites structures.

Frédéric Mazer, représentant du MODEF, a dénoncé cette loi comme une « véritable régression ». Il rappelle que les agriculteurs sont les premiers exposés aux dangers des produits chimiques et qu’il est urgent de sortir de ce modèle toxique.

De son côté, le Parti communiste français a exprimé son soutien aux mobilisations citoyennes et syndicales. Il appelle à défendre une agriculture paysanne respectueuse de l’environnement et de la santé de toutes et tous.


Édition hebdomadaire

Mêmes rubriques