Législatives : deux défaites et une vague brune

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Législatives : deux défaites et une vague brune

À l’issue des élections législatives, Ensemble, la confédération macroniste, obtient 246 sièges sur 577. La Nouvelle union populaire écologique et sociale (NUPES) en prend 142 et la vague brune du Rassemblement national déferle sur le Palais Bourbon avec 90 députés.

Une macronie affaiblie

Depuis 2002 et l’instauration du quinquennat, le président réussit toujours à obtenir au moins 289 sièges — la majorité absolue — du fait de la proximité des deux élections. Dimanche, ce ne fut pas le cas. Le président mal élu ne put obtenir une chambre basse soumise à ses caprices. Il devra donc composer avec des Républicains hostiles à toute fusion, une gauche unie contre lui et une extrême droite qui n’a jamais été aussi haute depuis 1945.

Une gauche à un niveau historiquement bas

Le score de la gauche est décevant. Jean-Luc Mélenchon se voyait Premier ministre, il échoue bien loin de ses ambitions (74 députés LFI). La gauche fait près de 19 points de moins qu’en 2012 et à peine mieux qu’en 2017. Le Parti communiste gagne un député dans son groupe malgré la défaite d’Alain Bruneel dans le Nord face au RN. Il faut cependant garder en tête que, du fait de l’accord NUPES, beaucoup de candidats ont été élus sans opposition dans leur camp.

Percée historique du Rassemblement national

L’extrême droite n’a jamais eu autant de députés, alors même que le scrutin uninominal à deux tours était censé lui verrouiller l’accès aux chambres du fait du front républicain. La dernière fois que le RN eut un groupe parlementaire, c’était en 1986 avec un scrutin à la proportionnelle, le Front national obtient alors 30 représentants et on change de mode d’élection. 

En mettant dos à dos la gauche et le fascisme et en faisant monter l’extrême droite en reprenant ses thèmes, Macron joue les Hindenburg pensant contrôler Hitler. 72 % des électeurs macronistes se sont abstenus dans les duels NUPES/RN, faisant élire ce dernier.

Perspectives d’avenir

Il faut maintenant que la gauche travaille de concert pour éviter la casse sociale que promet Macron. Elle doit aussi mener la bataille en rang contre l’extrême droite, plus forte et déterminée que jamais. Cela ne passera pas par un groupe unique NUPES, contraire à l’accord et qui diviserait le temps de parole et les moyens de la gauche par quatre, mais par un travail commun entre les différents groupes. Les quatre groupes ont une base de 650 mesures. À eux, leur réalisation à l’Assemblée, à nous le mobilisation sur nos lieux de travail, d’études, et dans la rue.


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