L’échange, mais à quel prix ? 

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L’échange, mais à quel prix ? 

Le traité du Mercosur fait grincer des dents chez les agriculteurs français. À un an pile de leur dernière mobilisation, la colère reprend. Le traité de libre-échange entre l’Union européenne et des pays d’Amérique du Sud remet sur la table la question épineuse des échanges commerciaux. 

Le Mercosur ne doit pas être voté. Très bien, mais que faisons-nous après ? Car s’il ne faut pas tomber dans la concurrence déloyale que subissent nos agriculteurs, doit-on pousser jusqu’à l’isolationnisme ? 

Dans cette affaire, nous devons remettre en question le libre-échange qui plombe notre économie. S’allier avec 27 pays européens dont les productions, les normes et les besoins ne sont pas les mêmes est un non-sens. Pour autant, nous ne devons pas nous priver d’échanges à l’international. Si nous échangeons, nous devons le faire en nation souveraine qui connait les besoins de sa population et de celles et ceux qui la nourrissent. Si nos viticulteurs ont besoin de nouveaux marchés, pour nos éleveurs, c’est tout l’inverse. Alors, nos coopérations commerciales doivent pouvoir prendre en compte ces besoins spécifiques. 

La colère des agriculteurs est aussi en lien avec les négociations des prix des productions qui s’ouvrent. Car ces traités tirent les prix vers le bas. Les produits importés sont moins chers, car produits dans de moins bonnes conditions. 

Dans ce cadre, les entreprises de l’agrobusiness en profitent pour faire baisser les prix des agriculteurs français. Dans le même temps, le salaire moyen d’un agriculteur est de 1 475€ brut, soit presque 300 € de moins que le SMIC. Le sentiment d’injustice est grand et justifié.

Les prix des productions agricoles doivent être encadrés et contrôlés par le service public. Cette régulation de l’État est aussi une porte vers un meilleur contrôle des productions et de ses répartitions sur l’ensemble du territoire français. Car au-delà du “manger local” qui n’a aucun sens dans les régions à la frontière d’autres pays, il faut surtout manger français. Mais pour cela, il faut que l’ensemble des travailleurs et travailleuses puissent avoir un salaire suffisant. 


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