Le vieux continent face à ses vieux démons

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Le vieux continent face à ses vieux démons

Un vent de panique souffle sur l’Europe. La voie de résolution du conflit russo-ukrainien empruntée par le gouvernement américain inquiète l’Europe et ses dirigeants. D’un côté, la France tente de se recentrer dans les discussions et, de l’autre, de nombreux pays entrent dans la course à l’armement. 

La défense nationale paye le prix d’une délégation quasi totale à l’OTAN des questions militaires. Alors forcément, lorsque le vent tourne de l’autre côté de l’Atlantique, la panique monte et l’Europe se replie sur elle-même. La question de la souveraineté militaire est posée à l’Europe et en découle beaucoup d’autres interrogations. 

En premier lieu, celle de l’organisation d’une défense commune après 80 ans de vassalisation. Sommes-nous même en capacité d’avoir une défense commune ? Est-ce souhaitable ? Toutes ces questions appellent à une réponse en cohérence avec ce qu’est l’Union européenne. C’est-à-dire une somme de pays qui n’ont pas grand-chose à voir les uns avec les autres à part être sur le même continent.

Ce qui n’est pas rien, mais peut-être insuffisant pour justifier une défense commune. D’un pays à l’autre, les différences sont grandes. Le rapport à l’armée est radicalement différent. Avons-nous envie d’être entraînés dans des guerres qui ne seraient pas les nôtres ? 

Il ne s’agit pas ici de nous isoler dans notre coin. Cette réponse serait tout aussi contre-productive que celle d’une défense européenne. Nous avons besoin de recréer des coopérations commerciales comme militaires. Le traitement diplomatique à nations égales est la garantie de la paix. 

L’élément au centre du débat pour “rivaliser avec la grande puissance américaine” est évidemment celui de l’arme nucléaire. Sauf que ce n’est pas un gâteau que l’on partage. C’est un danger existentiel pour l’humanité qu’il faut éradiquer. Nous ne pouvons pas laisser des dirigeants dans un bureau de Bruxelles décider si l’on entre en guerre ou non. Décider de si nous sacrifions notre jeunesse pour des guerres souvent jouées d’avance. 

La démocratie doit être au cœur d’une reconstruction de la défense française. Le président ne peut plus être seul décisionnaire. Notre souveraineté est aussi à cet endroit-là. L’entrée en guerre comme les choix de productions doivent être des décisions populaires et démocratiques.


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