Le monde en lutte contre le sida

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Le monde en lutte contre le sida

Le 1ᵉʳ décembre est la journée mondiale de la lutte contre le sida, chaque année les associations se mobilisent et alertent quant aux moyens de prévention et de dépistage du VIH.

Les contaminations se stabilisent avec une estimation de 3 650 personnes contaminées en France l’année passée. 

Un fléau loin d’être arrêté 

En 2023, 5 500 personnes ont découvert leur statut de séropositivité suite à un dépistage; plus de 10 000 vivraient avec le virus sans le savoir. Le dépistage du VIH est un enjeu majeur quant à la prise en charge qui pourra être proposée à la personne séropositive, en effet, plus le virus est détecté tôt, plus les traitements inhibant son développement pourront être efficaces.

Malgré une progression des sérologies effectuées en laboratoire, 43% des infections à VIH ont été découvertes à un stade tardif. Ces découvertes tardives peuvent avoir pour conséquence de compliquer les prises en charge et l’efficacité des traitements et contribuent à la réduction de l’espérance de vie des personnes séropositives. Les dépistages tardifs du VIH favorisent également la prolifération du virus, et freinent la lutte contre la maladie. 

La sérophobie et les peurs irrationnelles qu’elle génère éloignent du soin, en dissuadant de recourir au dépistage par crainte d’un résultat positif. Ainsi, des personnes évitent ou retardent leur dépistage VIH et préfèrent ne pas connaître leur statut sérologique.

Le dépistage du VIH est un pilier de la lutte contre le sida, mais il doit s’articuler avec le déploiement d’espaces de prévention afin de prévenir et de lutter contre les stéréotypes encore ancrés à l’encontre du VIH et des autres IST. Cette prévention doit s’articuler en complémentarité avec l’accessibilité aux moyens de protection, notamment les préservatifs masculin et féminin. Depuis le 1ᵉʳ janvier 2023, les préservatifs sont pris en charge à 100% par la Sécurité sociale pour tous les jeunes de moins de 26 ans. 

L’éducation à la vie affective et sexuelle est nécessaire 

Depuis 2001, l’éducation à la vie sexuelle et affective est inscrite dans les programmes scolaires. Toutes les écoles, les collèges et les lycées ont l’obligation de dispenser au moins trois séances annuelles afin d’offrir aux élèves un minimum de 21 séances, adaptées à leur âge et à leur développement. Néanmoins, faute de moyen réel, ces séances sont rarement mises en place. Selon une enquête de l’association féministe NousToutes, en 2022, moins de 15 % des jeunes avaient eu accès à ces séances.

Pourtant, récemment, le ministre de l’Éducation nationale, Alexandre Portier, a annoncé une révision totale du projet des cours relatifs à la vie sexuelle et affective, cédant ainsi aux pressions du bloc conservateur. À l’occasion de la Journée internationale de lutte contre le sida, l’association du Sidaction alerte sur la nécessité de renforcer et de développer ces cours afin d’apporter aux jeunes les réponses à leurs questionnements concernant la sexualité. Ces cours doivent être des lieux d’échanges et répondre aux questions des jeunes quant aux risques de contaminations et aux moyens de protection.  

En 2015 ils étaient 15% à penser que le virus se transmettait par un baiser, en 2019 ils sont désormais 21%, ou par la transpiration pour 13% d’entre eux. On note aussi en 2019 une légère diminution de la croyance en l’efficacité du préservatif. Enfin, l’idée la plus répandue est symptomatique de la prégnance du rejet des personnes séropositives : 28% estiment qu’un rapport protégé avec une personne séropositive peut être contaminant.

Le constat que les jeunes sont mal-informés est partagé par les jeunes eux-même, puisqu’ils sont 23% à l’estimer, un chiffre tempéré par la présidente du Sidaction pour lequel cette enquête a été réalisée, arguant que nombre de jeunes ayant répondu “bien informé” ont en réalité fait preuve d’une méconnaissance dans le questionnaire.

Pour cause, 21% déclarent n’avoir reçu aucun enseignement sur le VIH au cours de leur cursus scolaire. Les jeunes sont pourtant en demande d’information : 73% aimeraient que l’éducation nationale fassent plus d’informations sur le VIH, 10% de plus qu’en 2018. 

Les meilleurs outils de lutte contre le sida et contre la sérophobie sont à développer à l’école par la prévention, l’échange et l’information.


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