Cette semaine vont être versées les dernières bourses CROUS de l’année. Que vont faire les étudiants pendant les deux mois d’été ? “Bosser, comme tout le monde !” dirait l’autre.
Oui, mais non. Le job d’été pour pouvoir se payer son année ou vivoter l’été ne suffit plus, et ce, pour plusieurs raisons.
D’abord, la crise du logement s’amplifie chaque année. Le manque de logement sur les villes universitaires pousse les étudiants à garder le leur durant l’été. Même pire, à prendre un logement dans leur nouvelle ville universitaire dès le mois de juin pour ne l’habiter qu’en septembre. Une aubaine pour les propriétaires qui pendant deux à trois mois ont un locataire fantôme qui paye rubis sur ongle sans rien demander.
Si on ajoute à cela l’inflation sur les denrées alimentaires, l’arrêt des distributions alimentaires sur les campus et l’épargne importante pour l’année qui suit, on obtient un salaire bien maigre pour joindre les deux bouts.
Ce modèle est à bout de souffle. D’ailleurs, il n’a jamais été rationnel. Le système des jobs d’été ne profite qu’aux patrons : ils capitalisent sur le besoin impératif d’argent pour faire accepter les pires conditions de travail. Entre contrat précaire et salaire de misère, rien n’est émancipateur dans les jobs d’été.
Le droit fondamental au loisir après une année d’étude doit être mis en avant. Les vacances doivent être un moment d’émancipation qui intervient en complément des études.
Pour que ce droit soit effectif, et ce, tout au long de l’année, le revenu étudiant sonne comme le bon compromis. Il garantit à toutes et tous une continuité de revenu pour l’année et rend possible le suivi des études ainsi que le droit aux loisirs.
Les loisirs ne sont pas de simples divertissements que l’on agite devant la foule pour éteindre les cerveaux. Ils ont une réelle vocation d’émancipation pour toutes et tous grâce à la création de liens sociaux et l’émulation que suscite la découverte de nouvelles choses.