Le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), organisme de l’ONU, a rendu lundi 9 août 2021 son rapport sur les évolutions à venir.
L’urgence climatique nous adresse une demande claire : que cesse le capitalisme.
234 experts de 66 pays sont formels : «l’influence humaine a réchauffé l’atmosphère, l’océan et l’eau». Le CO2 que nous produisons a d’ores et déjà augmenté la température globale de la planète de 1,1°C par rapport à l’époque pré-industrielle.
3 scénarios de réchauffement global
Le groupe 1 du GIEC, chargé d’analyser les évolutions du climat en fonction des émissions de gaz à effet de serre, a envisagé trois scénarios : un premier réchauffement limité à 1,5°C, un second limité à 2°C, et un scénario plus pessimiste de réchauffement à 4°C.
Le scénario à 4°C consiste à simplement suivre le mode de consommation déjà en place depuis 1992 : ce n’est que le prolongement des émissions déjà produites.
Si les températures moyennes sur toute la planète sont vouées à augmenter, les faits climatiques extrêmes (sécheresses, inondations, tornades) vont également s’intensifier. Une vague de chaleur qui apparaît une fois tous les 50 ans apparaît 14 fois pour un réchauffement à 2°, et jusqu’à 40 fois dans le scénario d’un réchauffement à 4°. La température moyenne augmentera de 2,7° à 5,3°, entraînant son lot de migrations climatiques dues aux sécheresses ou aux montées du niveau de la mer.
En France, les scénarios indiquent que des canicules jusqu’à 50°C pourraient avoir lieu. Ces changements climatiques impactent l’agriculture, la santé humaine ou les écosystèmes.
Nous avons encore une possibilité de limiter ces conséquences, en n’émettant que 500 milliards de tonnes de CO2 pour un réchauffement à 1,5°C ou 1150 milliards de tonnes pour le limiter à 2° de réchauffement.
La nécessité d’un autre mode de production
Face à une situation climatique extrême, nous avons besoin d’un changement radical de modèle : quitter le capitalisme.
Pour limiter ce réchauffement à 2°C, des politiques climatiques réelles incluant la restriction des énergies fossiles et des émissions de gaz à effet de serre sont nécessaires.
Il s’agit tout d’abord de faire cesser les effets écologiques dévastateurs de la mondialisation en relocalisant les productions. Produire local et consommer local, c’est baisser l’impact carbone de chaque objet. Cette production locale sera possible en ouvrant de nouveaux fonds pour aider les entreprises à financer la transition écologique et à développer une production durable, sur des critères sociaux et environnementaux.
Les transports de marchandise se feront en privilégiant les transports maritimes ou fluviaux et ferroviaires, bien moins polluants que les avions ou les camions. Préserver le réseau ferroviaire français public de sa privatisation, afin d’avoir un réseau efficace desservant tout le territoire : voilà un enjeu économique et social pour notre avenir.
L’obsolescence programmée, symbole d’une société de surproduction, doit cesser. Nous privilégierons l’éco-conception, la réparation et le recyclage, ainsi que l’économie circulaire.
La lutte se fera aussi dans nos assiettes en transformant notre agriculture vers une agro-écologie. Secteur de production important pour notre économie, l’encadrement des marges, la garantie des prix et des revenus et la protection sociale des travailleurs de ces secteurs permettront de tendre à une agriculture plus durable.
Nos lieux de vie, enfin, doivent également être travaillés pour répondre à l’urgence climatique : rénovons nos bâtiments pour réduire les dépenses énergétiques. La rénovation peut également permettre un autre partage de l’espace public, répondant du même coup au besoin de mixité et à la diminution de la fracture sociale.
La crise climatique demande une nouvelle société dépassant un capitalisme incapable d’y apporter une réponse.