Une naissance dans le combat
Symbole du mouvement ouvrier dans le Tarn, la VOA trouve son origine dans la lutte : en 1895, protestant contre le licenciement de deux délégués syndicaux, les verriers de Carmaux se mettent en grève. La direction, farouchement anti-syndicale, choisit de fermer l’usine et de renvoyer l’ensemble des verriers. Ces derniers, grâce à une souscription nationale et à l’appui de Jean Jaurès, député de Carmaux, parviennent à créer leur propre usine, plus au sud. La Verrerie ouvrière d’Albi est née.
Aujourd’hui, la VOA est une des sept usines de Verallia, troisième producteur mondial d’emballages en verre. C’est aussi près de trois-cents emplois et un savoir-faire transmis depuis plus d’un siècle. Malgré sa transformation en société anonyme en 1989, la VOA demeure un bastion de la CGT, comme en témoignent les dernières élections professionnelles (2023) : 81.39 %, soit le meilleur résultat de la CGT parmi les sept sites de Verallia.
De récentes grèves contre les délocalisations
Outre sa création, l’histoire de la Verrerie est marquée par de nombreux mouvements sociaux, que la baisse continue de la production de verre n’arrange pas. En septembre 2020, au prétexte de la crise sanitaire, le groupe Verallia annonce la suppression de 130 emplois, dont 25 pour la VOA. Un véritable « plan déguisé pour mieux délocaliser » pointe la CGT, qui « va contribuer à augmenter l’importation de bouteilles fabriquées à l’étranger qui est passée de 6 % à 35 % en quelques années ».
La grève lancée dès septembre est largement suivie : plus de 80 % de grévistes dès le départ et un site complètement à l’arrêt. Le Parti communiste français y participe activement, dénonçant un projet « injustifié économiquement », et son secrétaire national Fabien Roussel se rend lui-même à Albi pour soutenir les verriers en lutte.
Les Jeunes Communistes à l’offensive
Dans ce contexte, la fédération du Tarn du Mouvement jeunes communistes de France a organisé une action « coup-de-poing » devant la verrerie, le 18 janvier dernier. La banderole « Stop contrats précaires » déployée devant l’usine dénonce le recours de la direction de Verallia aux CDD ou aux intérims au détriment des CDI, enjeu majeur pour les verriers d’Albi. Également, le MJCF a rappelé l’enjeu du maintien du savoir-faire industriel et dénoncé le recours aux sous-traitants, revendications de longue date de la CGT.
Dans ce département rural où les organisations politiques de jeunesse sont rares, une telle action n’est pas banale. Elle donne à voir l’ambition du MJCF d’aller au-delà des lycées et des universités pour s’adresser à toutes les jeunesses.