La société aveyronnaise de métallurgie ne doit pas fermer

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La société aveyronnaise de métallurgie ne doit pas fermer

A Decazeville dans l’Aveyron, la SAM, sous-traitant de Renault, est gravement menacée. Après plus de 300 jours de lutte, les salariés de la fonderie manifestaient le 12 janvier à Paris, devant le bien mal nommé Ministère de l’Economie, des Finances et de la Relance. 

« Naître, vivre et travailler au pays »

Les salariés de la SAM sont inquiets mais pas démobilisés. Ils ont rempli quatre autocars. 8h de route aller et 8h de route retour pour monter manifester sous les fenêtres de Bruno Le Maire. Devant Bercy, ils ont reçu le soutien de salariés de nombreux secteurs, venus en nombre manifester contre la casse de l’outil industriel du pays. 

Au micro, les interventions se succèdent. David Gistau, secrétaire de l’Union Départementale de l’Aveyron et lui-même salarié de la SAM rappelle le slogan de l’UD : « naître, vivre, travailler au pays ». Et il enchaîne : « ils nous ont empêchés de naître au pays en fermant les maternités, aujourd’hui ils nous empêchent de travailler, demain comment allons nous vivre ? ». 

Derrière les 330 emplois directs représentés par la SAM, c’est tout un bassin d’emploi qui est menacé. 

Frédéric Sanchez, secrétaire général de la Fédération CGT de la métallurgie, et Philippe Martinez dénoncent une destruction à grande échelle de la filière des fonderies. Les fonderies de Bretagne, du Poitou et MBF dans le Jura subissent la même logique de destruction de l’outil industriel. Dans l’Aveyron, à Rodez, c’est l’usine Bosch qui est menacée. Dans chacun de ces cas, la CGT dénonce l’absence totale de politique industrielle de l’État, qui est actionnaire de Renault et se comporte comme un vulgaire capitaliste résonnant à court terme et pour ses propres profits. Voir l’État mener la délocalisation et sacrifier un territoire est évidemment une insulte de plus lancée au visage des salariés. 

« C’est notre outil de travail et nous le défendrons »

Fin novembre dernier, Renault a rejeté le projet de reprise porté par les salariés et l’ancienne direction de la SAM. Le groupe joue donc le pourrissement et semble bien déterminé à fermer l’usine coûte que coûte. En face, les salariés ripostent. L’usine est aujourd’hui occupée jour et nuit, et la CGT affirme avoir placé « l’outil industriel sous la protection des salariés ». Ceux-ci se relaient pour occuper le site, et ont sacrifié les fêtes de fin d’année en famille pour les passer dans l’usine occupée. 

Face au mépris de l’État actionnaire et du groupe Renault, c’est la question de la démocratie ouvrière et du contrôle de l’économie par les salariés qui est posée par le syndicat. 

Le PCF mobilisé pour défendre la SAM

« Je suis dans l’équipe de nuit et avec toutes mes primes j’atteins à peine 1900€ par mois. Aujourd’hui la direction prétend qu’on coûte trop cher, ce n’est pas sérieux ! », nous confie un militant du PCF, ouvrier de la SAM.

Entre une rencontre avec les salariés de la SNECMA à Gennevilliers et le soutien à la lutte des travailleurs sans-papiers de RSI, le candidat communiste Fabien Roussel est venu affirmer le soutien de tous les communistes, présents en nombre dans la mobilisation, aux salariés de la SAM. 

Le secrétaire national du PCF avait déjà affirmé en mars dernier dans un lettre adressée à Bruno Le Maire que 

« Si Renault se défausse et ne répond pas, ce sera de fait le signe de l’abandon de la filière industrielle par le chef de l’Etat et son gouvernement. Comme pour toutes les autres fonderies automobiles menacées par les logiques imposées par les donneurs d’ordre, je suis résolument aux côtés des salariés de la SAM en lutte et avec eux je poursuivrai le combat pour imposer à Renault et Stellantis des choix conformes à l’intérêt du pays, des salariés et des territoires. »


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