Face à l’augmentation de la population guyanaise, la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG) s’est pourvue de son propre Pôle Universitaire depuis le 30 juillet 2014. Cette création fait suite à une scission de l’Université des Antilles et de la Guyane.
Un nombre d’étudiants en constante augmentation
Actuellement, la Guyane connaît une augmentation de sa population d’environ 3,7 % par an. En outre, le nombre d’étudiants est également en forte hausse ces dernières années. Là où 2100 étudiants étaient inscrits à l’Université de Guyane à la rentrée 2015, celle-ci comptait approximativement 4 700 inscrits en 2020.
Pourtant, malgré des chiffres encourageants, seulement un lycéen guyanais sur deux s’engage dans les études supérieures, là où 80 % des lycéens de métropoles font ce choix. De plus, beaucoup de lycéens guyanais décident encore de faire leurs études en France métropolitaine plutôt qu’en Guyane.
Une offre d’étude encore insuffisante
Si certains guyanais jettent leur dévolu sur la métropole pour effectuer leurs études supérieures, c’est en partie à cause du manque d’amplitude de l’offre d’étude proposée en Guyane.
Même si de nombreuses formations ont été mises en place depuis la création du Pôle Universitaire de Guyane, certains manques sont à déplorer, notamment dans des domaines comme la géographie, la chimie, la physique ou encore la philosophie, pour n’en citer que quelques-uns. Il existe pourtant 11 cursus menant à un Diplôme Universitaire (DU) à l’Université de Guyane. Rappelons que le DU n’est pas un diplôme reconnu par le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (ESR) mais uniquement par l’université qui le délivre. Cela peut donc poser un problème quant à la valeur du diplôme une fois arrivé sur le marché du travail.
Une précarité étudiante accrue
Si la précarité étudiante touche déjà une grande partie des étudiants métropolitains, elle devient une problématique encore plus importante dans les territoires ultramarins tels que la Guyane. En effet, le coût de la vie y est bien supérieur, singulièrement en raison de l’octroi de mer, taxe s’appliquant sur tous les produits issus de l’importation.
D’après une enquête menée par l’UNEF Guyane sur la vie étudiante aux Antilles-Guyane en 2022, l’écart du coût de la vie étudiante avec l’hexagone s’élèverait à 26,47 % auxquels s’ajouteraient environ 1260 € de restes à charge par mois. De plus, le parc immobilier guyanais fait partie des plus délabrés de France avec, pourtant, des loyers comptant parmi les plus chers du territoire.