Après une longue bataille menée par un syndicat local (SCUM), l’Université de Montpellier se trouve condamnée par le Tribunal administratif à intégrer des étudiants non inscrits en master.
Cette victoire rouvre le dossier des étudiantes et étudiants sans master que beaucoup pensaient clos.
Elle nous rappelle aussi que dès mars 2023 les étudiant·e·s en L3 seront amené·e·s à déposer leurs dossiers sur la nouvelle plateforme du ministère.
Chaque année, la sélection se fait de plus en plus dure et le passage par e-candidat est souvent un couperet implacable. La prochaine étape du durcissement de l’accès en master est la mise en place de la plateforme Trouver Mon Master. Si elle se présente comme la solution au problème des étudiantes et étudiants sans master, la réalité est bien différente.
Le dispositif est d’ores et déjà comparé à Parcoursup. Cela n’augure rien de bon au vu des 94 000 lycéen·ne·s laissé·e·s sur le carreau cette année.
Un cadeau pour le privé
Le manque de place en master et le recalage en fin de premier cycle ne sont pourtant pas malheureux pour tout le monde. Pour les écoles privées, cela représente plutôt une chance en or d’augmenter leurs profits sur le dos des étudiantes et étudiants.
Les chiffres montrent d’ailleurs l’augmentation des effectifs dans les écoles privées.
Néanmoins, tout le monde n’a pas les moyens de s’offrir un parcours d’enseignement supérieur à 5 000 € l’année. Pour les autres, ce sont les jobs et les services civiques qui servent d’issus de secours.
Encore un beau moyen d’utiliser la force de travail en la rémunérant une misère. Le plus ironique est que certaines universités recherchent elles-mêmes des services civiques pour remplacer des postes administratifs. La définition du serpent qui se mord la queue.
Aucune de ces perspectives n’est souhaitable. Le gouvernement doit s’engager auprès des jeunes pour leur garantir un parcours universitaire public accessible à tous et toutes et sans interruption. Permettre à tout à chacun de poursuivre ses études comme il ou elle l’entend est une garantie pour la société d’une élévation du niveau de connaissance et un recul de la méfiance envers la science.
Quel avenir voulons-nous ? Un semé d’embûches et sans perspective d’un travail rémunérateur ? Ou un avenir qui correspond aux aspirations de chacun et aux besoins de la société ?