Vous aussi, vous adoriez regarder vos bons Hercule Poirot en début d’après-midi, un café à la main et prêt à faire votre sieste digestive ?
Eh bien avec le Rassemblement national ce ne sera plus possible ! Pourquoi ? Car ils veulent privatiser l’audiovisuel public. Ainsi, si vous faites partie des 0,5 % qui regardent encore Hercule Poirot, ce ne sera pas assez rentable pour que le programme soit maintenu.
Revenons au sérieux. Marine Le Pen justifiait cela sur France inter cette semaine en disant que “L’État ne peut pas avoir la mainmise sur une partie des médias”. Le seul objectif des chaînes publiques serait donc d’être la grande voix manipulatrice d’un gouvernement ?
Une mission de service public
Le premier objectif de l’audiovisuel public (radio france, france tv, INA, France Monde) est celui d’un service public. C’est-à-dire qu’il ne répond pas aux besoins d’un capital, mais bien de l’intérêt commun.
Par exemple, en 2023, la coupe du monde de foot féminin ne trouvait pas d’acheteur pour les droits de diffusion. France TV a donc conclu un accord avec M6 pour acheter les droits à deux et assurer la diffusion des matchs, pour le plaisir de 5 millions d’auditeurs et auditrices. Les différentes plateformes créent aussi un contenu éducatif, informatif et mémoriel unique. À travers l’INA, il archive et exploite les anciens contenus audiovisuels. Cette trace de l’Histoire est essentielle pour le futur. Avec la privatisation, nous risquerions de la perdre.
Le privé n’a aucun intérêt à développer tout cela. En effet, les bénéfices tirés sont trop faibles et donc ne sont pas assez rentables. Le service public, lui, ne cherche pas la rentabilité, il cherche l’utilité et la promotion de contenu originaux. Il est le garant de la pluralité et de la liberté de la création.
Un projet de plan social
L’ambition de Marine Le Pen est de faire des économies à tout prix. Ainsi, le secteur touché parmi les premiers dans les crises économiques sont ceux de la culture et de l’éducation. L’audiovisuel public réunit les deux.
Dans cette recherche de baisse des dépenses, la privatisation ou la fusion de Macron sont aussi des solutions pour faire des économies. Avec environ 18 000 salariés et un budget de 4 milliards, cela représenterait une économie dont le RN rêve chaque soir en s’endormant.
Néanmoins, le plan social prévu à travers cette privatisation serait une précarisation sans précédent pour ces milliers de salariés. En effet, aucune garantie ne semble envisagée et la proposition est brandie de manière froide. Aucune garantie de salaire, de condition et donc de liberté dans le travail éditorial.
Pas sûr que Bolloré accepte d’être raillé sur sa propre antenne chaque semaine.