Il y a 20 ans, était promulguée la loi Préserver la laïcité. Ce texte visait à encadrer, en application du principe de laïcité, le port de signes et de tenues manifestant une appartenance religieuse ostentatoire dans les écoles, collèges et lycées publics. Cette loi d’apaisement et d’émancipation est venue consolider l’un des grands combats républicains.
Inscrite dans la constitution par un député communiste en 1946, la laïcité est un pilier de la République française, qui pourtant est de plus en plus abandonné. Les derniers sondages auprès des jeunes le montrent, le combat est loin d’être gagné. L’abandon d’une partie de la gauche à ce sujet n’a par ailleurs rien arrangé. 52 % des lycéens sont favorables au port de signes religieux ostentatoires au lycée. Cette loi, vue comme une contrainte, est pourtant bien la garantie de la liberté.
Si dans nos écoles ces signes religieux sont proscrits, c’est bien pour permettre à chaque jeune de gagner sa liberté de conscience, et donc, s’il le souhaite, de s’émanciper du fait religieux.
La laïcité, c’est la garantie d’une école une, indivisible et portée sur le savoir. Elle est la garantie d’un service public qui répond aux besoins de chacun, sans distinction. La garantie, enfin, d’être celle de tous, sans distinction.
Pourtant, au-delà de ces chiffres, nombre d’événements récents viennent nous rappeler le recul de cette conception dans les têtes. Le récent départ du proviseur du lycée Maurice-Ravel, à Paris, reste une défaite collective. Si cette fois la menace qui pesait sur lui a été prise en considération par l’Éducation nationale, force est de constater que ça n’a pas suffi. Sur pareils sujets, il y a la loi et l’administration, certes, mais il y a aussi la compréhension qu’en ont les individus.
Alors que l’extrémisme religieux menace, que l’école est sans cesse attaquée, rappeler que la laïcité participe à unir est essentiel.
Rappeler, aussi, qu’elle est un préalable à la construction d’une école de la transmission de savoir scientifique, matériel dénué de toute croyance.
