La laïcité dans le sport 

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La laïcité dans le sport 

Depuis quelques semaines, une proposition de loi qui vise à encadrer la laïcité dans le sport est étudiée. C’est un sujet qui revient régulièrement et dont on avait largement entendu parler durant les Jeux olympiques. Un débat qui est légitime, tant il traverse les générations et le temps. 

La laïcité, c’est essentiel de le rappeler, est ce qui permet – entre autres – de créer un espace commun qu’aucune religion ne peut casser. C’est ce qui permet la mixité à l’école. C’est ce qui permet à chaque lycéen et lycéenne de pouvoir s’exprimer librement sans la contrainte de telle ou telle écriture sainte. Elle s’applique à l’école, mais aussi à l’État. Car l’État n’a pas de religion et c’est tant mieux. 

Mais la laïcité ne peut être utilisée à des fins politiques pour servir un agenda raciste, un programme de marginalisation des citoyennes et des citoyens. 

L’extrême droite, en embuscade, ne cesse de jouer avec la laïcité. Le RN, sous prétexte de laïcité, stigmatise et généralise. 

Lorsque Julien Odoul dit, lors de la commission parlementaire qui étudie ce texte, que “si à la fin d’un match, un homme ne veut pas serrer la main d’une femme, sous prétexte de religion, il ne va ni au stade, ni à la mosquée. Il va à l’aéroport et il prend un aller simple pour Kaboul, Téhéran ou Damas. » 

Il ne sert pas la cause juste de la laïcité et, au passage, du féminisme. Il les utilise pour servir un récit raciste. 

Faisons une parenthèse rapide sur le féminisme. Soyons claires, toutes les religions sont sexistes. Toutes les religions veulent isoler les femmes et les soumettre. Il n’a pas fallu attendre le VIIe siècle pour ça. Demandez à Eve. 

Maintenant, il ne suffit pas de dire tout ça pour conclure et dire que nous avons résolu le problème. La laïcité dans le sport est une question centrale. Il semble possible d’accepter deux échelles. D’un côté, il y a les pratiques amateurs qui regroupent majoritairement des jeunes hommes. La religion étant contraignante surtout pour les femmes, appliquer une forme de loi de 2004 les exclurait définitivement. 

De l’autre côté, il y a la pratique qui inclut la représentation nationale qui va avec. À cet endroit, il paraît cohérent avec les valeurs de la République que l’absence de signe religieux soit exigée.


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