L’ONG Disclose publie une enquête sur l’équipement par la France de drones armés israéliens.
Selon ce média, le groupe français de télécommunications Thales a exporté début 2024 (avec autorisation de l’État) des transpondeurs nécessaires aux drones « Hermes 900 » utilisés par l’armée israélienne à Gaza.
Les livraisons de Thales vers Israël seraient dorénavant suspendues depuis le mois d’avril et des transpondeurs seraient actuellement bloqués par les douanes françaises.
L’enquête de Disclose met en évidence au moins huit frappes meurtrières des drones israéliens contre la population gazaouie depuis octobre 2023. Alors que l’usage des Hermes 900 dans les bombardements à Gaza est connu, le groupe Thales a maintenu ses contrats concernant des équipements électroniques servant à l’assemblage de ces drones par le constructeur israélien Elbit Systems.
Les transpondeurs livrés permettent de reconnaître et de traquer des cibles. Selon Disclose, le contrat implique la non-réexportation de ce matériel de communication vers d’autres pays. Cela signifie que le matériel français a vocation à être engagé dans les opérations israéliennes.
Thales a ainsi vendu huit transpondeurs, dont deux ont été effectivement livrés, à 55 000 euros l’unité.
Cette enquête pose la question de l’absence de débat démocratique sur la politique extérieure de la France. L’opacité des décisions du ministère des Armées autour de la vente d’armes conduit finalement au risque d’une implication de la France et de son industrie militaire dans des crimes de guerre.