La justice des mineurs est la nouvelle cible du gouvernement. Attal et Macron s’enfoncent un peu plus dans le populisme et la démagogie en répondant de manière simpliste à un problème complexe. Avec eux c’est toujours comme ça !
Cette fois, ils n’ont rien inventé. Ils se contentent de reprendre les vieilles lunes sarkozystes et chiraquiennes avant lui : répondre à la délinquance des mineurs en sanctionnant les parents et en détruisant la justice des mineurs pour la calquer sur celles des adultes.
Surtout, règle d’or chez les libéraux, ne jamais parler des moyens qui diminuent pour l’Aide sociale à l’enfance et la Protection judiciaire de la jeunesse ! Ne jamais parler du nombre d’heures de cours qui ont été supprimées ces 20 dernières années ! Ne jamais parler des quartiers populaires qui subissent une double peine avec les politiques libérales d’un côté, et la violence et la délinquance de l’autre. Ce serait dommage que la conclusion soit le besoin d’investissement dans les services publics pour refaire société alors qu’il est possible de stigmatiser toute une partie de la population en agitant un péril jeune.
La délinquance et la violence chez les jeunes sont des phénomènes suffisamment graves pour qu’ils soient traités sérieusement. Ici, le gouvernement propose de s’attaquer à plusieurs fondamentaux de l’ordonnance du 2 février 1945 “relative à l’enfance délinquante”. Entre 2002 et 2012, une quinzaine de lois sont déjà venues détricoter l’ordonnance. Dès les premières salves en 2002, le Conseil constitutionnel alertait et rappelait plusieurs principes. Selon les sages, garantir aux mineurs des juridictions spécialisées, faire valoir l’éducatif sur le répressif, et atténuer les peines pour les mineurs sont des principes constitutionnels.
Pourtant, toute honte bue, Sarkozy présentait le 5 décembre 2005 un projet de loi avec comme mesures phares le placement en internat pour une année scolaire, des sanctions pour les parents et la suppression de “l’excuse de minorité”. 19 ans après, Gabriel Attal propose strictement la même chose, après avoir, lui aussi, bu sa honte.