À la suite de nombreux drames survenus à la suite de harcèlement scolaire au collège, le ministre de l’Éducation nationale a annoncé la mise en place d’une heure de sensibilisation autour de la question. Sortie de son chapeau comme le lapin du magicien, cette idée fait réagir la communauté éducative.
Et pour cause, cette heure serait assurée et organisée par les équipes enseignantes. Alors que l’année touche à sa fin et que les programmes sont à boucler, le moment paraît mal choisi pour placer cette heure de sensibilisation.
Au-delà de la charge de travail que cela représente pour les enseignant·e·s, il faut considérer que toutes et tous ne sont pas experts du sujet. Pour les mettre alors face à une classe afin de créer un espace d’échange et que cette heure soit efficace, il aurait fallu proposer un accompagnement des professeur·e·s notamment en leur permettant d’assister à des formations sur le sujet.
Oui, parce qu’en une heure le terme “efficace” est bien le bon. Pour comprendre les mécanismes, les enjeux, les réactions à avoir, il faut bien plus d’une petite heure. L’ensemble des associations de lutte contre le harcèlement scolaire pourront le confirmer.
Si on se balade sur le site du ministère de l’Éducation nationale, on peut tomber sur le plan pHaRe. Celui-ci est censé être le fameux plan ambitieux de lutte contre le harcèlement scolaire pour la rentrée 2023. Lorsqu’on lit les lignes de présentation, on pourrait presque croire que ça va fonctionner.
Néanmoins, si nous voulons que les jeunes puissent étudier en toute sécurité, c’est plus qu’une heure de sensibilisation, un référent et surtout du travail qui retombe encore et toujours sur les encadrant·e·s scolaire.
Ce sont bien entendu plus de moyens financiers et humains, mais aussi un réel accompagnement des équipes éducatives laissées, à l’heure actuelle, seule face à des situations difficiles.
