Grève exceptionnelle dans le monde des courses hippiques

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Grève exceptionnelle dans le monde des courses hippiques

Ce jeudi 7 novembre, 10 000 manifestants selon les organisateurs, 1 750 selon la préfecture, 5 000 selon la presse ont battu le pavé parisien contre un amendement du PLFSS qui vise à augmenter les taxes sur les paris sportifs. Les 25 courses du jour ont été annulées (3 millions d’euros de perte prévue), pour marquer le coup ; avec les deux guerres mondiales et la crise du Covid-19, c’est la 4ᵉ fois en France que toutes les courses sont annulées.

La France compte 226 hippodromes qui organisent chaque année plus de 18 000 courses et font vivre plus de 60 000 emplois, dont 29 000 directement liés aux courses. Côté public, on dénombre 6 millions de parieurs annuels, 1,5 million de téléspectateurs sur la chaîne de diffusion des courses Equidia et plus de 2 millions de visiteurs annuels sur les champs de courses.

L’origine de la mobilisation sociale 

L’amendement à l’origine de ce mouvement de colère du monde hippique prévoit d’augmenter la taxe sur les produits bruts des paris hippiques, actuellement plafonnée entre 6,9% et 7,9% pour les paris en physique et 15% pour les paris en ligne. Les paris annuels atteignent les sommes astronomiques de 3,5 milliards d’euros sur les courses régionales et 50 millions joués directement sur les hippodromes. Ces sommes reviennent à 75% aux joueurs, le reste est réparti entre l’Etat (9%) les sociétés de gestion de courses, les propriétaires de chevaux, jockeys, entraîneurs etc.

L’argent, gangrène du sport et des cours hippiques

Le monde des courses hippiques, comme l’ensemble de la filière équine, est en difficulté et de plus en plus de structures fermant du fait de l’augmentation de l’ensemble des coûts. Mais elle est aussi gangrenée par les jeux d’argent et les sommes exorbitantes que certains injectent dans le sport.

Pour la vente de yearling (poulains destinés aux courses) à Deauville, le prix moyen est de près de 105 000 € (soit une augmentation de 14% par rapport à l’an passé). Les chevaux qui courent les jeux olympiques valent, eux, entre 700 000 et 15 millions de dollars.  

D’un point de vue social, les jeux d’argent gangrènent le monde et tout particulièrement les classes populaires qui sont les plus touchées par l’addiction aux jeux d’argent.

Un bien français matériel et immatériel à protéger

Le monde des courses finance 600 000 millions d’euros dans le monde agricole, ainsi que les milliers d’emplois directs et indirects liés aux différentes filières.

Il fait partie du patrimoine français : la culture équestre française est depuis 2011 classée sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO. Cela implique une protection par l’Etat, qui doit assurer la pérennité des emplois et du monde du cheval.

L’équitation française fait briller la France à l’étranger, dans les disciplines olympiques, pour son histoire singulière et motrice du monde du cheval, mais aussi pour ses événements et lieux liés à ce monde tel que Chantilly, Versailles, ou encore Saumur.


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