Gouvernement Attal, un gouvernement de classe qui s’assume

publié le dans
Gouvernement Attal, un gouvernement de classe qui s’assume

Après 28 jours d’orphelinat pour certains ministères attachés à des services essentiels de l’État, Gabriel Attal a enfin annoncé son “nouveau” gouvernement pleinement constitué.  

L’impression globale est aussi claire que saisissante : un basculement à droite net est assumé avec des prises de guerre chez Les Républicains ou la nomination de figures parmi les plus droitières de la Macronie. 

Cette nouvelle équipe constitue un gouvernement “de classe”, un gouvernement par et pour la bourgeoisie parmi lequel la moitié est au moins millionnaire. 

Guillaume Kasbarian, le ministre du délogement

Guillaume Kasbarian est sûrement un des symboles les plus éclatants du coup de barre à droite de ce remaniement. Diplômé de l’Essec, il a fait ses armes en tant que consultant dans des cabinets de conseil. Le député Renaissance d’Eure-et-Loir s’est fait connaître par une loi contre les squatteurs et les locataires expulsés, une loi qui stigmatise et réprime les mal logés. 

La nomination de ce pur produit de la bourgeoisie française a fait bondir tous les défenseurs du droit au logement. Eddie Jacquemart, président de la Confédération nationale du logement, a déclaré au micro de France-Info qu’il « aurait préféré qu’il n’y ait pas de ministre » en ajoutant : « C’est une véritable déclaration de guerre aux locataires ». 

« Guillaume Kasbarian est l’auteur de la loi la plus répressive sur les expulsions depuis des décennies » Pour Jacques Baudrier, Adjoint communiste au logement à la mairie de Paris.

Le grand projet de son ministère est dans la droite ligne de la politique de chien de garde de la bourgeoisie. Il constitue en l’assouplissement sans précédent de l’emblématique loi Solidarité et Renouvellement Urbain (SRU), qui oblige les communes en zone urbaine à se doter d’au moins 20 % à 25 % de logements sociaux, afin de favoriser la mixité.

Tout cela pour permettre aux communes qui refusent de construire le taux minimal de logements sociaux à continuer de désobéir plus facilement. 

À l’Éducation nationale, l’éternel recommencement 

Nicole Belloubet, ancienne garde des sceaux, devient la quatrième ministre de l’Éducation nationale du second quinquennat d’Emmanuel Macron. Elle succède à la ministre à mi-temps Amélie Oudéa-Castéra, restée à la tête de la rue Grenelle seulement un mois. Empêtrée dans des scandales sans fin que son mépris n’a pas participé à calmer, elle aura le plaisir de ne se consacrer “seulement” aux Jeux olympiques et paralympiques. 

Alors en plein mouvement social contre la sélection et la réforme du bac pro, pour demander des moyens pour l’éducation nationale, Nicole Belloubet a gros à faire. Réputée comme étant une ministre plus “sociale” que sa prédécesseure, une qualité qui n’est pas franchement difficile à obtenir, son arrivée n’est pas une bonne nouvelle pour autant. 

En effet, ses engagements passés interrogent sur sa capacité à appliquer sans ciller la politique de Gabriel Attal sur le choc des savoirs, les groupes de niveau ou l’uniforme scolaire. Mais pour autant, le discours de politique générale de Gabriel Attal devant l’Assemblée nationale est clair, l’école qu’ils nous préparent ne sera pas l’école de l’émancipation, mais bien celle de la concurrence scolaire. 

L’inaction comme “Horizons” pour la santé

Frédéric Valletoux, un nouveau soldat d’Édouard Philippe à la santé. Vendu par la Macronie comme “un homme de terrain”, il n’est en réalité qu’une façade pour continuer la casse du service public de la santé. Son ministère sera sans ambition malgré la crise que traverse le service public de la santé. En témoignent les marges budgétaires toujours plus étroites et l’absence de feuille de route gouvernementale pour la santé. 

Gabriel Attal ne fait même pas de santé un sujet, il n’en a pas eu un seul mot lors de son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale. 

Les Français et d’autant plus les jeunes n’ont donc rien à attendre de ce nouveau gouvernement maintenant au complet. Leur ligne est claire et assumée : la défense de leur classe, la bourgeoisie.


Édition hebdomadaire

Mêmes rubriques