Après avoir massacré les Gazaouis et détruit le nord de Gaza, l’armée israélienne regarde maintenant vers le sud. Dans le viseur de Tsahal, la ville de Rafah.
La population a été multipliée par 6 depuis le 7 octobre, plus de la moitié de la bande de Gaza s’y trouve réfugiée. Sous les bombes depuis quelques jours, les 1,5 million de Palestiniens à Rafah craignent une offensive terrestre sanglante, promise par Netanyahu. Andrea De Domenico, directeur du Bureau de la coordination des affaires humanitaires pour l’ONU, parle, en décrivant Rafah, de cocotte-minute de désespoir.
Les mises en garde internationales s’enchaînent et se multiplient. Dans un communiqué, le Quai d’Orsay explique qu’une “offensive israélienne à grande échelle à Rafah créerait une situation humanitaire catastrophique d’une nouvelle dimension et injustifiable”. La Chine appelle Israël à arrêter l’opération militaire, la Norvège met en garde contre une opération terrestre, Berlin demande des “corridors sûrs” pour les civils…
Beaucoup de paroles, mais peu d’actes ! Dans le menu des actions possibles, les diplomates se contentent d’enchaîner les entrées. Il est grand temps de passer au plat de résistance. Quand est-ce qu’Israël sera menacé de sanction ciblée ? Quand est-ce que les pays agiront pour que le capital, même privé, arrête d’investir dans les colonies ? Quand est-ce que les États-Unis et l’Europe arrêteront de livrer des armes à Israël ? Que les diplomates fassent de la diplomatie.
La France, bien timide et complaisante, a pourtant déjà porté une voix de paix dans son histoire, y compris en Palestine. Nous ne sommes pas condamnés à parler dans le sillage de l’OTAN ou des États-Unis. La population de la bande de Gaza est enfermée dans l’enclave. Il n’y a plus un centimètre carré qui soit sûr à Gaza. Tout est danger, tout est destruction, tout est désespoir. L’inaction de la communauté internationale est criminelle.