À Gaza, le massacre continue à mesure que l’armée israélienne coche la liste des crimes de guerre possibles et imaginables. Même si Tsahal a reculé du Sud de la ville, ce n’est probablement que pour mieux revenir, frapper plus fort, plus tard, ou encore anticiper un conflit avec l’Iran.
Israël semble aussi perdre des points sur la scène internationale. Il ne s’agit pas d’une révolution diplomatique, mais Netanyahu commence à essuyer quelques revers. Premièrement, 4 pays de l’Union européenne envisagent de reconnaître l’État de Palestine, ce qui pourrait avoir un effet domino et entraîner une réelle dynamique en ce sens au sein de l’UE. Deuxièmement, les États-Unis semblent sortir du soutien total et inconditionnel à Israël.
L’abstention étasunienne à l’ONU a permis le vote d’une première résolution des Nations Unis exigeant un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. Les déclarations publiques de Joe Biden semblent se durcir, tout comme ses coups de fil avec son homologue israélien. Coup électoral stratégique ? Virage historique ? Changement de priorité pour mettre le paquet contre la Chine ? Il est encore trop tôt pour analyser avec justesse le changement étasunien, aussi timide soit-il.
Ces tergiversations pourraient être de bon augure pour le peuple palestinien, même si elles n’ont que peu de poids face aux tonnes d’armes que continuent de livrer les États-Unis à Israël. L’occasion pour la France d’elle aussi parler plus fort. Pourquoi pas en reconnaissant l’État de Palestine ? Pourquoi pas en sanctionnant les acteurs français de la colonisation comme Alstom, Carrefour, la BNP Paribas ou AXA ? Pourquoi pas en prenant une initiative diplomatique pour la libération de Marwan Barghouti le 17 avril, journée internationale des prisonniers politiques palestiniens ?
Toutes les conditions sont en tout cas réunies pour que la France hausse le ton, fidèle à son histoire. La France peut retrouver une voix forte et indépendante, sans être alignée sur l’OTAN et les États-Unis. Les feux sont au vert. Aux actes.