Fin des ICHN, vers le démantèlement des subventions à l’élevage paysan ?

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Fin des ICHN, vers le démantèlement des subventions à l’élevage paysan ?

La colère gronde dans les campagnes : Toulouse bloquée, les deux Sèvres ou le Lot constellés de barricades, les zones montagneuses paralysées …

C’est là l’illustration de la colère paysanne à l’encontre de la réforme de la PAC (Politique Agricole Commune), qui prévoit entre autre la fin des ICHN (Indemnités Compensatoires de Handicap Naturel) dans certains départements de France comme la Dordogne ou les Deux Sèvres.

Ces indemnités viennent compenser la baisse de chiffre d’affaire des agriculteurs engendrée par le milieu naturel difficile de certains départements de France. Concrètement cela signifie qu’un éleveur de brebis laitières touche une indemnité pour compenser ses pertes d’argent dues au milieu qui ne lui permet pas d’avoir une production très abondante.

Ces milieux peuvent être des zones montagneuses, accidentées comme les Grands Causses dans l’Aveyron, Marécageuses comme en Deux Sèvres où tout simplement reculées comme la Corrèze ou la Creuse.

Il est important de noter aujourd’hui la situation de la classe paysanne en France : un suicide de paysan.ne tous les 3 jours, un revenu moyen de 350 €, une toute puissance des banques qui exercent une pression financière sur le milieu en poussant au surinvestissement, une exposition journalière aux pesticides sans aucune reconnaissance juridique …   

Ce sont pourtant nos nourricier.ère.s que le système tue à petit feu, les travailleur.euse.s paysan.ne.s, qui ne se lèvent le matin que dans le but de nous nourrir sont aujourd’hui victimes d’un nouveau crime de la bourgeoisie capitaliste, qui accumule des profits sur le dos des prolétaires.

Cette attaque est loin d’être la première, en ce moment, les négociations pour le traité de libre-échange UE – Mercosur sont en cours. Ce traité prévoit entre autre de baisser les droits de douane sur la viande bovine sud américaine, produite dans des conditions inacceptables, au prix de la déportation des populations locales et de la déforestation. Les acciendas du Brésil ou de l’Argentine (immenses exploitations d’élevage, construites en empiétant sur la forêt amazonienne) produisent de la viande bovine à faible coût en quantité faramineuse. Ce nouveau traité de libre-échange menace donc une nouvelle fois les paysan.ne.s et les consommateur.rice.s européen.ne.s.

Les négociations sur les traités UE – Canada et UE – États Unis sont d’ailleurs toujours au goût du jour. Ces derniers prévoient notamment la mise en concurrence des AOP – AOC, qui assurent aujourd’hui une certaine qualité à certains produits agricoles comme les fromages, les vins ou les produits de l’aquaculture.

Les mobilisations récentes des agricultrices et agriculteurs à travers le pays, ne sont pas sans contradiction. Cependant ils construisent depuis plusieurs années des fondements intéressant à des contestations plus larges de l’accaparement de la valeur produite par quelques-uns. Une construction à rebour des dogmes libéraux qui animent les dirigeants français et européens.


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