Lola, jeune communiste et lycéenne à Paris a rencontré samedi dernier le premier ministre avec une délégation du PCF, pour porter la voix de la jeunesse et ses inquiétudes, notamment face à l’inaction gouvernementale en matière environnementale.
Peux-tu te présenter et expliquer pourquoi es-tu engagée ?
Je suis lycéenne en seconde, au Lycée Turgot à Paris. Je me suis engagée au MJCF en septembre dernier, lors de la fête de l’Humanité. J’étais déjà politisée depuis longtemps, grâce à mon environnement familial. L’engagement au MJCF m’intéressait depuis un moment, et j’ai profité de mon entrée au lycée pour franchir le pas.
J’avais envie d’adhérer à une organisation politique pour découvrir son fonctionnement, disposer d’un cadre pour militer, mais surtout pour me former politiquement.
Peux-tu expliquer l’initiative à laquelle tu étais présente samedi dernier ?
D’abord, un rassemblement a été organisé place Chassaigne-Goyon, au cours duquel chacun des dix membres de la délégation a prononcé un discours, en lien avec chacune des dix propositions qui allaient être remises au Premier ministre. J’ai été sollicitée pour représenter la jeunesse, et intervenir sur les mobilisations lycéennes qui avaient eu lieu la veille, à l’occasion de la marche mondiale pour le climat .
Je savais qu’ensuite, nous irions porter à Matignon les “Dix propositions pour la France” du PCF. Mais on ne m’avait pas prévenue qu’un échange allait avoir lieu avec Edouard Philippe. Nous nous sommes retrouvés tous les dix autour d’une table, avec le Premier ministre et sa conseillère parlementaire.
La discussion a duré une heure. Il était midi, et pas le moindre en-cas, encore moins de buffet. Pas de chance, en plein réunion ministérielle mon ventre s’est mis à gargouiller…
Que souhaitais-tu porter dans ton intervention sur le climat ?
On a fait appel à moi pour représenter la voix de la jeunesse, montrer son engagement dans la cause climatique. Je me sentais d’ailleurs pas très légitime. Bien qu’étant sensible aux enjeux environnementaux et ayant participé à la mobilisation, je n’étais pas présente aux premiers appels des étudiants parisiens. Je me sentais pas suffisamment formée sur la question.
J’avais mon avis bien entendu, et rédiger cette intervention m’a donné l’occasion de faire des recherches, et d’aiguiser mon avis.
Comment s’est déroulée votre rencontre avec Edouard Philippe ?
Il m’a semblé qu’il jouait son rôle de Premier ministre, avec le blabla habituel. Il a pris le temps d’écouter les propositions avancées par le PCF, même s’il a avoué ne pas les partager (l’inverse aurait été inquiétant !!). Une seule à trouver grâce à ses yeux : il était d’accord sur le fait de procéder à la rénovation énergétique d’un million de logements et bâtiments publics.
Sur le reste, c’était un dialogue de sourd. Je suis intervenue à la fin pour exprimer les inquiétudes de la jeunesse face à la réforme du bac, et face à l’inaction gouvernementale concernant l’enjeu climatique. Edouard Philippe m’a répondu par une liste des actions gouvernementales qui selon lui y répondent. Bon, une fois encore, il était dans son rôle.
Il m’a même dit qu’il aurait aimé participer à la marche pour le climat… mais que sa position de Premier ministre ne le lui permettait pas !
Je tire de cette expérience deux conclusions : Edouard Philippe n’est qu’un homme comme les autres, qui se ronge les ongles, et se rendre à Matignon a beau être impressionnant, c’est dans la rue que se passent les choses les plus importantes.
Quelle suite penses-tu donner à ton engagement pour le climat ?
La lutte n’est pas prête de se terminer. Comme je l’ai dit lors de mon discours, il n’y aura pas de révolution écologique sans révolution sociale. Cela nécessite une convergence des luttes. Et c’est pour cela qu’il est plus urgent que jamais de militer.
J’ai l’intention de travailler dans un cadre syndical avec l’UNL afin d’organiser les lycéens, réveiller leur conscience, et leur permettre de trouver un moyen efficace d’exprimer leur révolte.
Rendez-vous le 24 mai pour la seconde grève mondiale pour le climat !