Le 5 janvier 2025, Bad Bunny a dévoilé son sixième album studio, Debí Tirar Más Fotos, une œuvre marquante qui aborde avec profondeur l’histoire et l’identité de Porto Rico. Le titre de l’album, qui se traduit par “J’aurais dû prendre plus de photos”, reflète une réflexion personnelle de l’artiste sur l’importance de saisir et de chérir les moments présents.
Bad Bunny a expliqué qu’il n’aimait pas initialement prendre des photos, mais qu’il a fini par comprendre leur valeur pour préserver les souvenirs.
Une résonance internationale
L’album a été salué pour sa capacité à aborder des thèmes tels que la colonisation, le déplacement et l’impact du colonialisme américain sur Porto Rico, tout en collaborant avec de jeunes talents portoricains pour créer un riche patrimoine sonore.
DeBÍ TiRAR MáS FOToS a rapidement atteint la première place du classement Billboard 200 aux États-Unis, marquant ainsi le quatrième album numéro un de Bad Bunny. Cette réussite témoigne de l’impact culturel et de la popularité croissante de l’artiste sur la scène musicale internationale.
Avec DeBÍ TiRAR MáS FOToS, Bad Bunny offre une œuvre authentique et introspective, célébrant ses racines tout en abordant des thèmes universels, consolidant ainsi sa position d’artiste incontournable de sa génération.
Parmi les morceaux phares, DtMF se distingue par sa combinaison de rythmes latins et de paroles émouvantes, tandis que VOY A LLeVARTE PA PR rend hommage à son île natale. Si l’album fusionne des sonorités traditionnelles et urbaines, c’est surtout son message politique qui résonne fortement. Bad Bunny y explore l’héritage du colonialisme américain et ses conséquences sur son île natale, un thème qui trouve un écho particulier dans le morceau LO QUE LE PASÓ A HAWAii.
Bad Bunny s’attaque au colonialisme
Depuis l’annexion de Porto Rico par les États-Unis en 1898, l’île vit sous un statut ambigu : ni État, ni pays indépendant, elle reste un territoire non incorporé, privé d’une pleine souveraineté. Bad Bunny dénonce dans cet album les effets concrets de cette situation, notamment l’exploitation économique, la gentrification et la migration forcée des Portoricains, chassés par la hausse du coût de la vie et la précarité.
Dans LO QUE LE PASÓ A HAWAii, l’artiste établit un parallèle saisissant entre Porto Rico et Hawaï, deux territoires au passé colonial similaire. Les paroles mêlent mélancolie et colère face à la transformation de ces îles en paradis pour touristes au détriment de leurs habitants d’origine. Il y évoque la disparition des cultures autochtones, l’accaparement des terres par des investisseurs étrangers et la réduction des populations locales à une force de travail précaire au service d’une économie qui ne profite qu’à une élite.
Une réflexion sur l’identité et la résistance
L’album entier est traversé par un sentiment de perte et de lutte pour la préservation de l’identité portoricaine. DeBÍ TiRAR MáS FOToS n’est pas seulement un album musical, mais aussi un acte de mémoire et de résistance. Bad Bunny y célèbre les traditions portoricaines tout en appelant à une prise de conscience collective sur la nécessité de récupérer un contrôle politique et économique sur l’île.
Avec cet album, Bad Bunny s’impose une fois de plus comme un artiste engagé, refusant de se cantonner à un simple divertissement et mettant sa voix au service d’une cause plus grande : la reconnaissance de Porto Rico et de son droit à l’autodétermination.
En parallèle de la sortie de l’album, Bad Bunny a annoncé une résidence de concerts intitulée No Me Quiero Ir de Aquí au Coliseo de Puerto Rico, prévue de juillet à septembre 2025. Cette série de spectacles promet de célébrer la culture portoricaine et de renforcer les liens entre l’artiste et son public local.