Entre banalisation et cadences de travail, les drogues se développent 

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Entre banalisation et cadences de travail, les drogues se développent 

L’expansion de l’usage de la cocaïne en France fait la Une de nombreux médias cette semaine. Le rapport de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) écrit, entre autres choses, que plus d’un million de Français en ont consommé en 2023. 

La directrice de l’OFDT met en avant deux explications. La première, celle d’une forme de banalisation de l’usage de la drogue. La seconde, celle d’un recours à la drogue pour tenir la cadence du travail. 

Dans les deux cas, ces explications doivent nous alerter. 

D’abord, car l’offensive de banalisation de l’usage de drogue est un sujet de santé publique. Celle-ci incite les populations, notamment les jeunes, à avoir recours aux substances psychoactives dans le cadre de “tests”. Ce premier pas est parfois dévastateur et entraîne vers l’addiction. 

Les coûts humains, de santé, de sécurité publique provoqués par ces addictions sont colossaux.  Notre objectif doit être de les réduire. Que cela soit sur l’usage de drogue illicite ou licite. Les addictions ne seront jamais une voie d’émancipation. Elles provoquent l’isolement, des violences et parfois même des morts. 

Ensuite, ces explications de la directrice de l’OFDT nous disent quelque chose d’essentiel sur le travail aujourd’hui. Tous les discours libéraux semblent nous dire que le travail est plus facile et que l’on ne travaille pas assez longtemps. Pourtant, les conséquences de la transformation des moyens de production engendrent un profond mal-être au travail. L’usage de substances psychoactives pour “tenir” est un lent suicide à cause des conditions de travail dégradées. 

Les personnes en situation d’addiction, quelle que soit la substance, doivent pouvoir être accompagnées dans des parcours de soins adaptés. La légalisation ne sera jamais la solution pour ces personnes en souffrance. Aussi, nous ne pouvons nous satisfaire de mauvaises comparaisons entre ce qui est légal et illégal. Nous ne devons regarder que le coût provoqué par l’ensemble de ces addictions et agir en conséquence. 


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