Du nouveau de la bataille culturelle

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Du nouveau de la bataille culturelle

Les Déferlantes, un des grands festivals de l’été, ont annoncé il y a quelque temps déménager à Perpignan. Rien de surprenant à première vue, un simple déménagement. Pourtant il y a un hic qui n’est pas passé inaperçu : le positionnement politique de cette municipalité. 

Pour les groupes Indochine et Louise Attaque, il était même impensable de venir jouer dans une municipalité Rassemblement national. Après la menace d’annuler leur venue, la direction du festival a reculé sur sa décision. Même Roselyne Bachelot, ancienne ministre de la Culture dont le bilan est plus que mitigé, a soutenu la décision des artistes. 

Comme elle l’a d’ailleurs si bien dit, c’est une responsabilité citoyenne de prendre position contre le Rassemblement national, contre l’extrême droite, contre un parti qui ne porte rien de progressiste. 

Et pour cause, le programme du parti d’extrême droite pour la dernière présidentielle ne proposait rien qui aille dans le sens d’une avancée pour la culture. 

Avec un patrimonialisme poussé à l’extrême, ses propositions auraient tout d’abord construit une culture identitaire exacerbée. En effet, de par l’expérience du passé, notamment à travers la récupération politique du personnage de Jeanne d’Arc, le Rassemblement national prône avant tout un folklorisme et une réécriture de l’histoire sur des bases racistes et conservatrices. 

Ensuite, et cela va de pair, un patrimonialisme comme celui-ci amène à une occultation de toute autre forme de culture que celle jugée comme légitime par les hautes instances et la classe bourgeoise. 

Pourtant, c’est bien une culture populaire et accessible à toutes et tous dont nous avons besoin aujourd’hui. Parce que nous souhaitons que chacune et chacun puisse s’émanciper à travers une pratique culturelle. Parce que les artistes et les structures qui vivent aujourd’hui connaissent une situation de précarité grandissante suite à la crise sanitaire et aux différentes réformes de l’assurance chômage. 

Malgré un retour en salle de 95 % du public, les difficultés pour les petites et moyennes scènes persistent et semblent se pérenniser. 


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