Une nouvelle présidence Trump ne donnerait pas des États-Unis d’Amérique plus pacifiques.
Cet été, Donal Trump a promis qu’il mettrait fin à la guerre en Ukraine et qu’elle n’aurait jamais eu lieu s’il avait été réélu à la place de Joe Biden. Ce type de déclaration du candidat républicain amène certains à espérer des États-Unis moins interventionnistes et moins agressifs s’il était élu.
Pourtant, le bilan du premier mandat de Donald Trump montre qu’il n’en est rien.
Unilatéralisme
La présidence Trump a été marquée par une sortie unilatérale de nombre d’accords internationaux, au détriment de la coopération internationale.
Dès 2017, les États-Unis sortent des accords de Paris sur le climat et s’affranchissent de leur responsabilité principale dans le dérèglement climatique. Donald Trump décide la même année de quitter l’UNESCO, jugée trop critique envers Israël, aux dépens du développement de l’éducation, des sciences et de la culture.
Contre l’avis de tous les membres du Conseil de sécurité de l’ONU, le président américain rompt l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien en 2018 et relance les sanctions économiques, malgré les risques de prolifération nucléaire.
En 2020, en pleine pandémie mondiale, les États-Unis coupent leur contribution annuelle à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), accusée de servir les intérêts chinois.
À chaque fois, il est question de casser le multilatéralisme pour imposer une domination unilatérale.
Guerre commerciale avec la Chine
C’est sous le mandat de Trump que les États-Unis ont changé de politique à l’égard de la Chine.
Abandonnant une relation de partenariat travaillée depuis les années 1970, Trump fait de la Chine le principal rival de son pays en taxant davantage les importations et en interdisant le commerce avec plusieurs entreprises chinoises.
Dans le domaine des nouvelles technologies et du numérique, son mandat se caractérise par la défense de la position dominante des États-Unis. En 2020, la messagerie WeChat, du géant Tencent, est interdite, le réseau social TikTok est menacé d’interdiction également s’il n’est pas vendu à une société américaine.
Huawei, champion chinois des télécoms à cette époque, se voit interdire d’acheter des puces électroniques à l’étranger, car ses fournisseurs se priveraient de commercer avec les États-Unis s’ils lui en vendaient.
Palestine
Sur le dossier de la Palestine, Donald Trump s’est montré particulièrement irresponsable en déplaçant l’ambassade américaine à Jérusalem (au lieu de Tel-Aviv).
Il reconnait ainsi Jérusalem comme capitale d’Israël, balayant les accords d’Oslo et les résolutions de l’ONU. Il valide en même temps l’annexion par Israël de territoires occupés et reconnus comme tels par les institutions internationales.
Cette attitude a été vivement critiquée par l’ensemble des pays membres des Nations Unies, notamment par la voix de son secrétaire général.
Aux Européens de payer pour l’OTAN ?
Si le candidat républicain a récemment menacé les pays de l’OTAN, ce n’était pas une critique dirigée contre l’alliance atlantique, mais plutôt un coup de pression contre des pays qu’il considère comme ses vassaux.
Pendant la campagne, il a en effet accusé les pays de l’OTAN d’être des mauvais payeurs et qu’il « encouragerait les Russes à faire ce que bon leur semble » si les vassaux européens ne contribuent pas davantage au budget militaire américain.
Les États membres de l’alliance atlantique se doivent en effet de consacrer au moins 2 % de leur PIB aux dépenses militaires. Alors que les dépenses militaires ont explosé ces dernières années, il est demandé aux pays européens d’accroître leur budget militaire afin de financer des troupes et du matériel qui servent directement les intérêts des États-Unis d’Amérique.
Une sorte d’impôt que les pays membres de l’OTAN paient à leur « protecteur ».
Donal Trump n’a rien d’un isolationniste, il défend de manière virulente un unilatéralisme américain reposant davantage sur la force que sur l’influence et l’attraction.